Seuil-Policier, 1997. 542 pages.
53 chapitres non titrés.
Jack Mc Evoy tient la chronique des faits divers criminels dans un quotidien de Boston. Il doit enquêter sur le meurtre de son frère jumeau, inspecteur de police, meurtre qui a été maquillé en suicide. Il se substitue au mort en pensée, veut conduire son investigation comme le ferait un policier, avec l'aide d'agents du FBI qu'il a mobilisé pour l'affaire. Mais ceux-ci sont aussi ses ennemis.
L'enquête met à jour plusieurs faux suicides de flics, tous accompagnés de messages d'adieux à la vie curieusement littéraires, et des crimes de pédophiles suivent chaque meurtre.
Nous suivons en alternance les agissements d'un criminel pédophile et l'enquête difficile de Jack Mc Evoy vers la vérité.
Deux récits qui vont alterner, le journaliste enquêteur et le criminel, un tueur, qui, malgré le nom qu'on lui donne et l'utilisation des poèmes de Poe, n'est pas poète le moins du monde, mais seulement fou.
L'intrigue est classique : une fausse piste en recouvre une autre et ainsi de suite. Les affrontements violents sont au nombre de deux, ce qui est parfaitement mesuré. Jack n'est pas un coureur de jupons, et son aventure sentimentale menée sobrement et sans vulgarité s'intègre habilement dans la progression de l'enquête, et fait surgir des suspects. Les scènes d'action et la romance alternent avec de tristes souvenirs d'enfance, les relations de Jack avec son jumeau ayant été fort ambiguës par le passé. Le jumeau faisait régner l'ordre (dominant Jack) et avait épousé la femme qu'il convoitait.
Précise et efficace et méticuleuse, l'écriture de Connelly intéresse lorsqu'elle sert l'action et la porte. Mais les trop nombreuses répétitions finissent par lasser. A force de lire des articles et des comptes rendus sur les suicides de flics et de nous en faire longuement profiter, Jack se répète. A chaque fois que l'enquêteur est introduit et présenté à de nouvelles personnes qui s'occupent de la même affaire, on ressasse les mêmes faits avec presque les mêmes mots.
De même les dialogues sont trop longs avec des répliques parfaitement attendues.
Nous avons tout de même une intrigue intelligente et bien structurée, et une vision objective (sinon une dénonciation) du journalisme de faits divers au travers du cas de conscience de Jack. Devoir écrire un » papier » qui se vendra bien, et des révélations sensationnelles ... sur la mort de son frère. Son activité professionnelle lui paraît quelque peu condamnable mais il n'y renonce pas.