Invitation to the Married Life 1991
Folio 2006, 441 pages.
Frances Farthingoe a décidé d’organiser une somptueuse soirée dansante pour le mois de septembre dans cette grande et sombre maison où elle vit près d’Oxford, avec son mari Toby et sa fillette Fiona. Il y aura environ trois cent invités, et les invitations sont envoyées quatre mois à l’avance.
Nous suivons le quotidien de quatre couples et deux personnes seules pendant ces mois et, dans une seconde partie plus courte, tout au long de la fameuse soirée.
Frances organise une réception grandiose, parce qu’elle s’ennuie chez elle. Ne travaillant pas, elle a besoin de projets à réaliser sur le long terme. Analyste programmeur, son époux passe ses journées sur un ordinateur, et ses nuits à camper dans la forêt toute proche et à observer la vie des bêtes nocturnes. Les centres d’intérêt des deux époux sont fort éloignés…Frances aime encore Ralph Cottingham, avec qui elle a été liée autrefois.
Il en est de même pour Rachel et Thomas, deux de leurs invités comptant parmi les amis proches.
Thomas passe toutes ses journées dehors à s’occuper d’import-export, et de sa maîtresse du moment. Rachel ne fait pas grand-chose de ses journées. Elle a pris l’habitude de se coucher le jour pour dormir de longues heures dans leur belle chambre à coucher. Dormir, rêver peut-être ? Non ! Même pas… Ces époux craignent de se retrouver ensemble, car « il faudrait trouver un sujet de conversation ».
En revanche, Mary et Bill, couple septuagénaire vivant à la campagne, s’entendent bien : Mary cuisine et Bill coupe du bois. Tous deux adorent leur jardin. Ils font de longues promenades sur la plage avec le chien.
Ursula leur fille et Martin leur gendre sont un autre couple parfait, toujours amoureux. Elle est architecte paysagiste, lui professeur d’économie. La seule ombre au tableau c’est Ralph, leur ami amoureux sans espoir d’Ursula.
Que va-t-il se passer pendant ces quatre mois ? Pas grand-chose, sauf que Thomas, amateur d’aquarelles du 19 eme siècle représentant des paysages, ne va trouver des toiles vraiment belles, et tomber amoureux du peintre, Rosie, une femme qui pourrait être sa mère…
C’est la vie quotidienne que nous partageons, les petits bonheurs, les craintes, les déceptions, les affolements passagers, de ces personnes. De lentes évolutions se préparent, qui trouveront leurs accomplissements dans la fameuse soirée…
L’art de l’auteur est dans la description réaliste, minutieuse et détaillée de ces quatre mois de vie de personnages qu’on peut trouver un peu trop « normaux ». Le ton est ironique, souvent, féroce quand il le faut, et il y a quelques scènes amusantes. L’auteur, cependant, a de l’empathie pour ses personnages. Les portraits ne sont pas « au vitriol », et il n’y a ni drames, ni fortes intrigues, comme chez d’autres romancières anglaises. C’est avant tout un roman d’atmosphère, et comme tel, il est réussi.
C'est une lecture commune avec Anis et j'ai hâte de connaître son avis