L’Olivier, 205 pages, 1998
Deux récits l’un court et l’autre long ; ce qui les relie : le personnage principal est en voyage , accompagné d’une femme, nous sommes peu avant Noël , et il cherche un cadeau pour une personne chère.
La première nouvelle très courte ( titre : La Frontière) relate le voyage troublé d’un jeune garçon de 17 ans qui part de Dutton une petite ville rurale du Montana pour Seattle ( Washington) où l’attend sa mère. C’est sa tante qui vient le chercher et va l’accompagner : une femme indépendante, plutôt bien de sa personne, portée sur le schnaps. Ils s’arrêtent dans une ville où ils doivent prendre le train, et les voilà dans un bar ; la tante boit une bière avec un inconnu…
La deuxième nouvelle met en scène un écrivain et sa maitresse Hélène venus à Paris pour un court séjour. Le premier roman (autobiographique) de Larry s’est peu vendu mais vient d’avoir un nouvel espoir de rebondir : une traductrice veut en faire une version française. Il a rendez-vous avec elle dans 4 jours…
Avec Hélène, ils emménagent dans un hôtel vraiment inconfortable petite chambre mal chauffée dont la fenêtre donne sur le cimetière Montparnasse. Le couple a peu de temps pour visiter Paris : lui pense à ses lectures ( Joyce, Fitzgzrald, Hemingway, James ) où la capitale de la France joue un rôle, et peine à apprécier ce qu’il voit surtout qu’on est en plein hiver… et qu’ils ne sont pas très fortunés. Hélène veut visiter les Invalides le tombeau de Napoléon, la tour Eiffel. Lui n’aime pas trop ce programme, ce n’est pas le Paris de ses lectures. En outre Larry est divorcé de sa femme et pense à sa petite fille qu’il voit très peu ; Hélène est en mauvaise santé, et semble plus malade qu’il ne pensait, même si énergique et déterminée à profiter de ce séjour…
Si la première nouvelle est plutôt bonne, la seconde est une réussite totale ! J’ai adoré ce récit… On vit vraiment avec les personnages, on éprouve leurs craintes, désarrois, surprises, joies fugaces, et cette fenêtre qui donne sur le cimetière où Larry semble interroger son avenir et voit un paysage désolé et mystérieux, un vagabond étranges, du brouillard des silhouettes à peine ébauchées… le Paris qu’ils découvrent peu en gageant et ménageant de bonnes et mauvaises surprises est vraiment recréé par l’auteur et ne doit rien à des clichés faciles. Les personnages ont leurs complexités.