J’ai Lu, 476 pages. 2017
Jay Mendelsohn 81 ans, décide d’assister au cours que donne son fils sur l’Odyssée pour des élèves de 1ere année. Jay est un scientifique de haut niveau , tandis que son fils a préféré les Lettres classiques , le grec étant sa terre d’élection. Le père et le fils n’ont pas toujours été en bons termes : Dan ne comprenait pas les mathématiques et cela énervait son père (entre autres) ; toutefois on comprend que le père jalouse un peu son fils, car il n’a étudié que le latin et seulement jusqu’en première.
Dès le premier cours, le père se montre irrité par le personnage d’Ulysse, qui, selon lui, n’est pas un héros, ce sont les dieux qui le conduisent, lui donnent des idées et l’aident à réaliser ses actes de bravoure (enfin la plupart) . Télémaque l’énerve aussi !
Nous suivons cet enseignement qui dure une année scolaire. Entre deux leçons, Daniel se souvient de son enfance, de scènes avec son père, et d’autres personnes de sa famille, de ses professeures (oui, ce sont des femmes !) qui l’ont aidé à devenir ce qu’il est, et qu’il fréquente toujours, ainsi que des amis de sa famille. Cela fait beaucoup de monde !
Le père et le fils vont se réconcilier, en tous cas passer quelques bons moment ensemble, notamment pendant cette croisière « sur les traces d’Ulysse « (oui, ils étaient sur l’un de ces gros paquebots de tourisme dont on se plaint tellement ces derniers temps). Mais une croisière comme celle-là, on a envie de la faire… le passage où ils vont dans la grotte de Gozo sur l’île de Malte,( dans l’Odyssée, c’est l’île de Calypso) est émouvante : cette occasion de rapprochement couronnée de succès serre le cœur.
Pour ce qui est de l’Odyssée elle-même, J’ avais eu de la peine à la lire : il s’agit d’une épopée avec des chants, une forme particulière de récit, c’est long et ce n’est pas facile à lire, de mon point de vue…il existe aussi des versions de l’Odyssée rendues en prose comme un roman… c’est plus abordable, mais on s’éloigne de l’original.
Donc, j’ai appris certaines choses : je ne me rappelais pas des chapitres intitulée « Télémachie » , j’avais presque oublié ce pauvre Télémaque ! Et j’ai été gênée comme le papa par l’incessante intervention des dieux. Les explications de texte et commentaires des étudiants rythment le récit, et sont surtout psychologiques (on parle tout de même du mètre utilisé) .
Un ensemble intéressant : on y réfléchit sur les relations père-fils certes, mais aussi sur ce que signifie « être un héros » ( dans la littérature grecque et dans les acceptions modernes c’est très différent…) l’auteur s’est focalisé sur le vécu de son père et le sien, sur ses souvenirs de famille, mettant en parallèle L’Odyssée et sa propre histoire… et y a trouvé des échos significatifs.