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22 septembre 2006 5 22 /09 /septembre /2006 20:35
Ce matin j’ai été réveillée par ma radio que j’avais laissée allumée et j’entendais des phrases incompréhensibles dans mes écouteurs à propos de caméléon ; je me suis levé en hâte, terrifiée.
L’est-il vraiment ? C’est que je l’aime mon oncle Léon, je ne voudrais pas. 
Cette  annonce a été remplacée par le vacarme du  passage des voitures sur le quai de seine qui à six heures trente se prend volontiers pour une autoroute jusqu’à neuf / dix heures. J’ai fermé la fenêtre et pensé que j’avais rendez-vous avec l’expert en psychiatrie qui doit déterminer si j’ai droit à une prolongation de ma pension d’invalidité. Ce rendez-vous est-il ou non une formalité je n’en sais rien.

Lorsque je suis descendue à la cuisine ma fille avait déjà déposé son chaton car nous faisons du cat-sitting jusqu’à dimanche soir. L’animal se battait avec un morceau de la moquette rouille de l’entrée, qu’il avait réussi à déloger. Je l’ai remise en place,   et j’ai pris Quat’ sous   sur mes genoux, il a grimpé sur mes épaules et s’y est installé comme s’il était une fourrure.

Une chaîne de radio a daigné fonctionner ; tout ce que j’ai eu comme informations c’est que Ségolène Royal fêtait son anniversaire, le même âge que moi. Longue vie sinon longue vue.

 J’ai repris du café avec un peu de whisky dedans car je souffre qu’on me rappelle mon âge.

Une longue page de publicité a pris la suite et j’ai coupé le son. Mon fils aîné est arrivé s’est servi de café, nous a annoncé officiellement qu’il s’installait avec sa nouvelle amie. Longue vie.

On a juste eu le temps d’acheter des croissants pour fêter ça : la pluie a commencé à tomber très fort. Je suis remontée pour fermer à nouveau la fenêtre ; l’imprimante qui est en face a reçu des gouttes. J’ai cherché des infos du jour sur Libé fr. et j’ai répondu (ou plutôt « réagi » comme ils disent) à trois articles : Sur l’alliance de Jospin et Fabius, sur le bouquin de Mauvignier, sur le surpoids des français.
Les gens se lamentent sur les fruits et légumes trop chers sur les mauvaises habitudes alimentaires. Ça m’a donné faim j’ai sorti du chocolat aux oranges confites, quatre carrés, de ma table de nuit. 
Aucun de mes messages n’a été retenu. Comme d’habitude. (Voir les forums de libé). Le moral est descendu en dessous de dix et j’ai siroté un jus d’ananas très sucré avec une petite paille pour prévenir l’hypothermie.
Le courrier est arrivé : impôts fonciers. Pour me consoler j’ai pris un capuccino en poudre avec beaucoup de cassonade.
 Il y avait aussi le Courrier International pour mon fils aîné ( je ne suis pas autorisée à donner les noms ; c’est la contrainte). Je n’ai pas ouvert ce numéro là mais l’ancien qui comportait une interview d’un autiste de haut niveau Daniel Tammet (article traduit du Daily Telegraph) ; les prouesses de Tammet ne m’intéressent pas, mais ce qu’il dit à propos de son intériorité oui : jusqu’à l’adolescence il se percevait comme une infinité de fragments, et à ce moment là seulement comme une globalité, une personne unique.
Je ne suis même pas sûre d’avoir le droit de parler des impôts, tant pis.
Ne pouvant faire aucun travail sérieux à cause du rendez-vous de l’après-midi avec cet aliéniste,  je suis descendue à la buanderie mais j’ai cessé assez vite le repassage (selon mes proches ce n’est même pas une apparence de repassage…) car au raz de chaussée, il n’y a rien à manger sauf les géraniums dans la cour, et ce n’est pas très calorifique.
En outre,  je ne supporte pas la vue du fer, qui, après de nombreuses chutes, disparaît presque entièrement sous des pansements de rubans adhésif. 
J’avais l’esprit vide et agité. Au second, étage, mon mari téléphonait à notre fils cadet pour savoir si son ami mécanicien avait pu se procurer un démarreur pour la voiture en panne.  J’ai ranimé mon portable : la connexion Internet était HS. Je me suis fâchée contre l’ordi et il s’est coincé ; seule solution : Bounty et Toblerone.
A treize heures (comment est-on arrivé là ?) il faut se mettre à table. Je n’ai pas parlé.  J’ai mangé. Du melon (au Porto)  Et bu du  vin rouge. Le soleil s’est pointé mais je ne l’ai pas reçu.
 A quinze heures (comment est-on arrivé là ?) il a fallu partir pour ce rendez-vous : on a emprunté la voiture de mon aîné, la seule disponible pour l’instant. Le rendez-vous était faux on ne m’attendait pas. La secrétaire m’en a donné un autre pour jeudi. 
Nous avons repris la route, pour aller chercher ma fille à son collège ; elle doit prendre le train en fin d’après midi pour la province. En chemin, on a cherché  la cafétéria du centre commercial le plus proche pour se remettre. Elle était fermée.
On a fouillé la bagnole : j’ai trouvé des riccola à la fleur de sureau ; ils dataient de l’an dernier, tant pis. On a pu se divertir avec la radio en zappant sur les chaînes ; on a entendu « la nuit, quand revient la nuit, je suis recuit… » et on a parié:  Julien Clerc ou Michel Fugain?
 On n’a jamais su qui avait gagné car le son a faibli au moment où le speaker reprenait la parole.
 Plus tard on était sur TSF et on a entendu Nina Simone, là c’était bon. La voiture s’est garée devant le collège, on a attendu ; ma fille est assistante d’éducation, je crains qu’elle ne se dégoûte vite de ce travail, elle qui avait un bon poste d’enseignante   en Angleterre et tellement mieux payé. En effet, elle a fini très en retard à cause de gamins qui avaient volé des vélos et qui n’ont pas été rattrapés. Comme elle a surveillé une cantine agitée et n’a pu manger son dessert, deux prunes, je les ai absorbées moi-même, la pluie a repris, nous sommes arrivés à la boulangerie on a acheté trois pâtisseries un éclair au café,  un moka, et une tarte meringuée au citron. On a dégusté dans la cuisine avec du thé ( que nous sucrons un max). J’ai donné du gâteau au chat, et ma fille s’est plainte que je le rendais insupportable avec mes friandises;  j’ai rétorqué que lorsqu’elle était petite elle nourrissait les chats de la même façon sans discernement. Le ton a monté, une querelle s’en est suivie.
Je suis montée me réfugier dans la chambre. Heureusement que sous le lit, dans une boîte de rangement attendaient des graines salées et du mélange mexicain. Ça ne vous retape qu’avec un peu de boisson forte, donc il a été nécessaire que je reprenne le chemin de la cuisine.

Pour supporter le soir qui tombait méchamment, l’automne qui s’approchait, et la vie qui s’enfuyait on a branché le magnétoscope pour le film de lundi «  Cavale » de Lucas Belvaux la suite d’ « Un couple épatant ». J’ai vaguement compris que c’était l’histoire de l’homme du chalet ; l’homme venu se cacher dans le chalet de Cécile avec Agnès qu’il soutient un moment et fournit en drogue ; j’étais déçue car ce n’était plus la même Agnès que lundi dernier : elle avait perdu tout mystère ce n’était plus qu’une droguée en manque : images épouvantables du manque ,tout de même c’est bien filmé. J’ai tant souffert, pour elle et pour moi, que j’ai dû prendre des cerises à l’eau de vie dans un grand bocal de confiture ; les cerises à l’audvi c’est pas si méchant que l’héroïne ; j’ai pensé tu n’es pas une héroïne je ne savais si je devais m’en féliciter ou pas. Les deux. L’homme du chalet est un terroriste révolutionnaire et de près il n’est pas si beau que ça .
Et alors ? Tu ressembles à quoi au juste ?
il vient de s’évader de prison avec quelques complices, il y a pléthore de superbes fusillades, et de gens qui roulent à terre en saignant à mort.
Pierre est son nom et là-dessus Belvaux a bâti un film. Seul survivant, il veut se venger de ceux qui l’on trahi deux décennies plus tôt dont son ex. Catherine Frot, alias Jeanne. Il lui débite des maximes gauchistes d’il y a vingt ans ou plus ; des appels à la révolution. J’ai dit «  c’est trop dur on arrête. Je n’en peux plus de ces citations maoïstes. D’ailleurs, si on veut aller au chinois, faut qu’on se dépêche j’ai la fringale".
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commentaires

J
très amusante, cette tranche de vie !
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