10/18( Grands détectives),2008. 461 pages.
Ce titre fait penser à Agatha Christie, et les premières pages ne démentent pas cette filiation. A ceci près que c’est Oscar Wilde, le dramaturge et romancier, qui est mis en scène dans le rôle du détective, et que son humour est un poil supérieur à celui de Poirot.
Un soir dans son club, après un repas bien arrosé comme toujours, il demande à chacun des convives d’écrire sur une feuille le nom d’une personne qu’ils aimeraient assassiner.
Y participent quelques joyeux drilles tels Wat Sickert peintre , le révérend Daubeny, coureur de filles; Charles Brookfield, dramaturge, ennemi de Wilde, Bosie, étudiant à Oxford, petit ami de Wilde ; Francis Drumlanrig, frère de Bosie ; Bradford Pearse comédien endetté , Edward Heron-Allen qui s’occupe chastement de Constance, femme d’Oscar Wilde et lui tient compagnie; Willie Hornung ami de Conan Doyle; Alphonse Byrd, maître d’hôtel, et illusionniste ; Mc Muirtee boxeur, illusionniste, travaille avec le précédent, un« semi-gentleman ». Conan Doyle, qui s’adonne à la sculpture; Bram Stoker, futur auteur de Dracula.
.
Bien sûr, dès le lendemain, les victimes désignées par les participants commencent à décéder de façon suspecte dans l’ordre ou elles furent nommées ce soir fatal.
Robert Sherard, narrateur du roman, jeune homme divorcé, groupie de Wilde, convoite sa femme(ou lui, ou les deux ?) et jouera le rôle du « Docteur Watson » . Oscar Wilde se désigne comme détective, d’autant plus que sa femme et lui sont sur la liste des victimes.
Le petit monde d’Oscar Wilde, ses amis, ses ennemis, ses amants, une existence de noceur invétéré, (critiquée par ses potes sérieux tels Conan Doyle) ,qui commence au petit déjeuner avec du Bourgogne et s’achève à trois heures du mat’ avec du Whisky, ponctuée tout au long de la journée par de nombreuses flûtes de Champagne pour fêter « ça » . Des repas délicieux ( soupe de cresson, turbot grillé, tarte aux pommes avec crème anglaise, qui a dit qu’on mangeait mal en Angleterre ?), des meurtres à élucider, des aphorismes à chaque coin de paragraphe.
Le bonheur !