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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 11:15

Bloody Tales

d’E. Wharton, HP Lovecraft et F. Brown Folio-bilingue.

 

On est attiré par la belle couverture représentant une image du film « La Marque du vampire « de Tod Browning. 

 

La première histoire «  Bewitched »d’Edith Wharton ne pose pas de problèmes de compréhension. Elle met en scène un couple Les Rutledge  qui vit dans une maison isolée loin de tout, isolement encore renforcé par l’abondance de neige de l’hiver rude. Ce couple ne fréquente personne, mais ce soir là ils sont trois à avoir été invités par Mrs Rutledge : le diacre Hibben, Sylvester Brand, paysan veuf, qui vit avec sa plus jeune fille, et Orrin Borthsworth, autre paysan du coin. Mrs Rutledge annonce que son mari a été ensorcelé par la défunte fille de Brand, qu’ils se fréquentent, qu’elle les a vus, et qu’il faut y mettre fin, n’est-ce pas que c’est un péché ? Mr Rutledge apparaît blanc et hagard et confirme qu’il voit la défunte, que d’ailleurs, il fréquentait avant d’être marié. Son père l’a envoyée au loin; de retour au pays, elle est morte après avoir prévenu Rutledge qu’après sa mort, elle lui reviendrait.

Plus tard, les trois témoins s’approchent de Lamer Pond où les deux amants maudits se rencontrent....

Le récit ressemble à Ethan Frome du même auteur : même maison isolée sous la neige, même femme tyranne domestique, même mari recherchant une autre femme pour se consoler de son funeste mariage, même tentative de vengeance. Sauf que dans Ethan Frome il n’y a pas de motif « vampire ».

 

 

Suite uniquement pour ceux qui ont lu la nouvelle

Orrin, témoin principal de l’histoire, voit Sylvester tirer avec son arme dans l’obscurité d’une maison à côté de la mare, et croit voir du sang. Le diacre est présent.

Deux jours plus tard, on enterre la seconde fille de Brand, qui, jusque là était bien vivante, mais «  retournée à l’état sauvage ».

Ce qui est suggéré, c’est que Rutledge fréquentait la fille vivante de Brand, qui devait ressembler à sa  défunte sœur, et que Mrs Rutledge demande à Brand de s’en débarrasser. Ce qu’il fait ; le « vampirisme » n’est qu’un prétexte à assouvir la vengeance de cette femme. M Rutledge est stupide ou craint son épouse. Ou les deux. Le diacre comprend ce qui est arrivé et se tait hypocritement. On ne sait ce qu’Orrin a compris car il ne commente pas.

Dans cette histoire, le surnaturel s’explique de façon rationnelle à la fin, et l’âme humaine est bien noire…en dépit des hésitations du témoin Orrin, je n’ai pas cru une seconde à un monde surnaturel…

 

 

La seconde histoire The shunning House de Lovecraft est très longue et m’a posé beaucoup de problèmes de compréhension ; j’ai parfois carrément lâché le texte anglais pour aller plus vite. Déjà, dans le titre, apparaît shunned dont j’ignorais la signification. Je connaissais curse damned, star-crossed, bloody et blasted bref je n’étais pas à cours, mais non ! C’est encore autre chose !!!

 Le narrateur raconte l’histoire d’une vieille maison décrépite  de son quartier,à Providence, dont il avait peur étant enfant, pour y avoir vu des substances jaunâtres une sorte de rayon mortifère phosphorescent, des moisissures de champignons, des odeurs puantes, des arbres aux branches sinueuses et tourmentées…

 Les habitants y mouraient tous ou presque à petit feu, d’anémie, de consomption, ou d’on ne sait quoi. Une présence maléfique leur pompait «  la vie ». Après plusieurs générations, le narrateur devenu adulte et soncle un homme âgé, font des recherches, apprennent quels furent les premiers occupants ( des français, tenez-vous bien !!!) pas bien nets, et qui seraient à l’origine de … de quoi ? De la présence d’une substance mortifère qui se nourrit au profit des vivants.

Avec l’approbation du descendant de la maison qui n’y réside pas, il va passer une nuit dans la cave avec son oncle et emporter des armes neutralisatrices (pompe servant à injecter de l’éther, et machine pouvant neutraliser aux rayons X…

Comme souvent, il s’agit d’une » chose » indicible, horrible, effrayante, d’un composé chimique, mais qui aurait quelque caractéristique humaine, un peu dans la forme qu’elle peut prendre de temps à autre, un peu dans les intentions ( cela me rappelle « la couleur tombée du ciel » sauf que la substance diabolique en cause ici n’a rien de fascinant contrairement à la fameuse « couleur »…

Ce récit est fort ennuyeux et pas tellement effrayant en dépit des efforts du narrateur pour le rendre tel. On ne s’attache pas aux personnages, trop nombreux et pas suffisamment mis en scène.

 

A l’opposé de la première histoire, le surnaturel semble admis.

 

La 3ème histoire  de Fredric Brown est courte et humoristique à propos d’un couple de vampire dans une machine à remonter le temps qui cherche un lieu et temps pour vivre, et un peuple qui ne saurait rien des vampires…dommage que cette amusante nouvelle soit si courte !

En relisant ce texte, je m'aperçois que cette histoire a été mise en scène par Jim Jarmusch sous le titre " Only Lovers left alive" tout en y introduisant des problèmes contemporains tels que le Sida et la ruine de la ville de Detroit, en particulier...

 

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