Calmann Lévy, 1999
Titre original : A Sight for Sore-Eyes (un régal pour les yeux)
En 1965, Harriet et Mark ont été portraiturés par le peintre Simon Alpheton ; ils posent en amoureux devant la luxueuse maison londonienne de Mark « Orcadia Place » ; la vigne vierge bien verte fait ressortir la chevelure auburn de Harriet.
Le tableau connaît une certaine célébrité ; c’est lui que l’on revoit à la Tate Gallery lors d’un vernissage quelque trente ans plus tard. A ce moment, Harriet, devenue quinquagénaire, a regagné Orcadia Place après bien des pérégrinations ; non loin du tableau, se trouve exposé le miroir réalisé par Teddy, (qui va bientôt se retrouver à Orcadia Place, vous verrez comment).
Partons maintenant à Neasden, dans la grande banlieue Nord Ouest où Teddy tente de cohabiter avec son oncle . Issu d’un milieu modeste, et de parents affectivement déficients, il n’en est pas moins, aux Arts Décoratifs, un élève talentueux ; Son miroir a obtenu un prix mérité. Timide et mal à l’aise, le garçon est ébloui par Francine, une admiratrice en robe blanche, mince et pâle aux longs cheveux noirs. Avant, Teddy ne s’est jamais intéressé à un être humain. Ce sont les objets, les beaux objets, qui le passionnent. Mais Francine est-elle pour lui autre chose qu’un objet ?
Un roman psychologique au suspense bien orchestré, deux jeunes gens qui vont se fréquenter alors que rien ne les rapproche « Et Teddy est-ce qu’elle l’aimait bien ? D’expérience et en vertu d’un savoir qui n’était pas de son âge, elle se dit que si elle avait eu de quoi s’occuper l’esprit, beaucoup d’amis, des centres d’intérêts et un vrai travail, elle l’aurait oublié du jour au lendemain. Mais elle ne possédait rien de tout ça, elle n’avait qu’un vide qu’il était à même de remplir », de l’ironie, un réalisme féroce, un soin méticuleux à décrire les lieux, les objets, et les faits, et le crime est au rendez-vous …