Albin Michel, 2012, 320 pages
Titre original : Bereft, 2010 (Australie)
Flint, petit village dans le bush, assez loin de Sydney.
Accusé d’avoir violé et assassiné sa sœur Sarah, dix ans auparavant, Quinn s’était enfui pour échapper à la vindicte populaire, puis engagé sur le front de Turquie, pour survivre ou mourir…
Revenu gazé à moitié, et plus ou moins sourd, affecté d’une vilaine cicatrice à la mâchoire, décidé à venger sa sœur,( il sait qui est le coupable) se pensant peu reconnaissable mais néanmoins il se cache et il est armé. Il a vingt six ans, ce n’est plus un gamin…
Il rencontre Sadie Fox ; une fillette du village, elle aussi traverse une très mauvaise passe.
Son père s’est enfui, sa mère est décédée de la grippe espagnole ( on appelle cette maladie épidémique « la peste ») et son frère n’est pas revenu de la guerre. L’assassin de Sarah, devenu policier en chef du village, traque cette orpheline, bonne aubaine pour lui, au prétexte de la placer en orphelinat…
Quinn et Sadie, bon gré mal gré, s’associent pour leurs survies respectives.
Quinn réussit à aller voir sa mère, atteinte de la grippe espagnole, alitée, et à communiquer avec elle. Elle ne l’a jamais vraiment cru coupable…
Souvenirs de guerre comme le roman précédent, soldats engagés, revenus blessés physiquement, et traumatisés. Quinn délire souvent, et il finit par confondre Sadie avec Sarah, bien qu’il sache que ce n’est pas elle. Personnalité plus ou moins dissociée, il est tantôt réaliste et lucide, tantôt délirant, encore plongé en pleine guerre ou revivant son enfance. Sadie douze ans, veut vivre, sait se battre, a aussi édifié pour sa stabilité psychique, une série de rituels tenant d’un occultisme personnel et de ce qu’elle sait du christianisme. Ce personnage est très attachant et bien composé. Quinn me plaît aussi. L’ensemble est satisfaisant, quoique je déplore une tendance à la sentimentalité…