Gallimard, 384 pages.
l'auteur s'est lancé dans une dystopie à sa manière, comme il l'avait déjà fait dans " Never Let me Go" ; autobiographie d'une clone destinée à donner ses organes à ceux qui en auront besoin. Ici aussi la narratrice bien qu'ayant des sentiments humains, a été conçue comme accessoire pour aider des humains en difficulté, et n'a donc pas d'autonomie ni d'origne autre qu'une usine ou un atelier de fabrication. Klara est une" amie artificielle" un robot conçu pour tenir compagnie à un enfant ou un adolescent.
Elle est douée d'empathie, politesse, vigilance, bon sens, une intelligence à la fois pratique et très technique, et de tout ce qu'il faut pour faire un bon serviteur. Elle n'est toutefois pas douée de tous les sens : la vision,oui,mais quelquefois (lorsque'il y a baisse de régime) cette vision d'ordinaire très précise se fait fragmentée, déstructurée... l'ouïe (très bonne)mais elle ne mange ni ne boit, L'expéience du toucher je n'ai pas sasisi si elle le possède, et lorsqu'elle s'endort , c'est que le soleil ne l'alimente plus assez. En effet,elle fonctionne à l'énergie solaire. D'ailleurs, elle vénère le soleil à l'égal d'un dieu.
En effet, Klara est plus que ses congénères douée du sens de l'observation, et réussit à avoir des pensées personnelles, et donc, une religion par exemple. Et des sentiments, mais jamais rien de négatif! Un robot surdoué...
Elle va donc tenir compagnie à Josie, une adolescente qui vit seule avec sa mère et sa gouvernante, suit sa scolarité par correespondance.En effet, Josie est atteinte d'une maladie dont on ne sait rien, sinon que ça la fatigue énormément et qu'elle pourrait lui être fatale. Selon la logique de Klara, elle a besoins " d'une aide spéciale de la part du Soleil". Et Klara est conçue pour l'aider. Et peut-être davantage... il y a un côté " Frankenstein" dans les idées des adultes à l'égard de Klara, qui passionne les uns et effraie les autres.
En tout cas, Klara est bien un personnage d'Ishiguro : elle partage avec ceux_ci le goût pour la contemplation, tout ce qu'on peut tirer de plaisir et de déduction à observer les mêmes petits détails et leurs infimes modifications ; nous suivons avec intérêt et peine l'évolution de Klara en fonction des services qu'elle rend. ça ne peut que se terminer mal quelque soit l'issue.Sauf que pour Klara "le mal" n'existe pas...