De Fallois, 450 pages
Marcus Goldman l’écrivain de « L’Affaire Harry Québert », s’est installé en Floride dans la maison de feu son oncle Saul ; il veut écrire un livre sur sa jeunesse et celle de ses cousins les « Goldman-de-Baltimore » avec qui il formait un clan particulièrement soudé : à présent, rien de tout cela n’existe plus, car il y a eu « le Drame » dix ans auparavant.
Marcus vivait avec ses parents à Monclair ; l’oncle Saul, ainsi que Hillel son fils, et Woody leur enfant adoptif, habitaient Baltimore avec un train de vie nettement plus élevé que la famille de Marcus. Celui-ci les admirait et les enviait : toutefois, il faisait partie du clan.
Avec les années il apparut que quelques fissures lézardaient le merveilleux groupe. L’affection inconditionnelle que se portaient les membres n’excluait pas la rivalité et parfois la haine… et les adultes ne sont pas en reste ! Jusqu’au fameux « Drame ».
Marcus revient en arrière, faisant alterner plusieurs périodes : certaines concernent l’enfance de Hillel, sa rencontre avec Woody, leur amitié, d’autres des moments de leur adolescence où se produisent des incidents qui paraissent mineurs mais auront leur importance par la suite, des moments d’après le Drame, de sorte que nous passons d’une époque à l’autre ( et il y en a une bonne douzaine) jusqu’à ce que soit élucidé complètement la véritable histoire des Goldman .
La construction du récit est bonne, et elle ménage le suspense et les révélations, mais le récit lui-même est souvent laborieux et le propos naïf. Ce qu’il y a de bon dans le roman, ce sont les personnages d’Hillel et Woody et l’évolution de leur relation. Le reste m’a déplu, je l’avoue.
Un exemple : Le personnage d’Alexandra ! Le narrateur est incapable de lui donner le moindre relief ! On reste à ignorer le type de chansons qu’elle compose (on a l’impression fâcheuse que ce sont de banales chansons d’amour…), on ne sait rien de son style d’interprétation, de son jeu de scène, et même sa personnalité se réduit à des superlatifs : géniale, extrêmement belle, pétillante…
Hillel et Woody mis à part, et un peu l’oncle Saul, les personnages ne sont pas caractérisés, ils n’ont rien de particulier. C’est bien dommage pour un roman de cette longueur ! Quant aux nombreuses pages sur le football, et le droit commercial, elles sont longues et répétitives… malgré les qualités de construction, et le duo Hillel-Woody, bien souvent le récit m’a fait l’effet d’un pensum.