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28 septembre 2017 4 28 /09 /septembre /2017 16:39

Acte-sud, 2017, 150 pages.

 

Plusieurs journées fatidiques qui ont précédé de peu la seconde guerre mondiale, racontées par un narrateur qui énonce l’hypocrisie, la corruption, la lâcheté, le veulerie, des gens qui ont frayé avec les principaux dirigeants nazis.

Une réunion secrète : 24 patrons de sociétés industrielles ont répondu présents à la demande nazie de financer le parti pour aide Hitler à s’emparer des pleins pouvoirs ; ils y voient une bonne aubaine financière et ne se trompent pas…

Gustav Krupp ; Carl Will Dietrich patron de Siemens, Wilhelm Von Opel, Albert Vögler… «  Ils s’appellent BASF, Bayer, Agfa, Opel, IG Farben, Siemens, Allianz, Telefunken… ils sont là parmi nous. Ils sont nos voitures, nos machines à laver, nos produits d’entretien…ce 21 février 1933. »

Les séquences sont théâtralisées, dramatisées, avec lyrisme, indignation, humour noir,

«  Le soleil est un astre froid. Son cœur des épines de glace. Sa lumière sans pardon…. Le régisseur a frappé trois coups mais le rideau ne s’est pas levé ».

«  ils étaient vingt-quatre, rasé des arbres morts de la rive, vingt-quatre pardessus noirs, marron, ou cognac, vingt-quatre paires d’épaules rembourrées de laine… on dévisse vingt-quatre chapeaux de feutre, et l’on découvre vingt-quatre crânes chauves ou des couronnes de cheveux blancs »

"Une visite de courtoisie" :

Cette fois il s’agit de lord Halifax, champion britannique de la négociation, qui rencontra Goering et Hitler et, dit le narrateur, n’a pu manquer de s’apercevoir que Goering n’avait pas un comportement normal ; mais il passe outre car il lui semble que ces messieurs malgré leurs humeurs « too much » partagent au fond les mêmes idées que lui ; « la nationalisme et le racisme sont des forces puissantes , mais je ne les considère ni  contre nature , ni immorales » dira-t-il en conclusion.

Toujours en 1938, on assiste aux prémisses et à la mise en acte de l’Anschluss : leur façon de neutraliser le chancelier Schuschnigg, de le faire remplacer par l’un des leurs, en dépit de la résistance du président de la république autrichienne ( un sous-fifre dont on ne parle jamais beaucoup).

« On envahirait d’abord l’Autriche et la Tchécoslovaquie. C’est qu’on était trop à l’étroit en Allemagne, et puisqu’on n’atteint jamais le fond de ses désirs, que la tête se tourne toujours vers des horizons effacés et qu’un reste de mégalomanie sur des troubles paranoïaques rend la pente encore plus irrésistible, après les délires d’Herder et les discours de Fichte, depuis l’esprit d’un peuple célébré par Hegel, et le rêve de schelling d’une communion des cœurs, la notion d’espace vital n’était pas une nouveauté ».

Pour en arriver au "déjeuner d’Adieu de Downing Street"

Ribbentrop fut invité par Chamberlain pour un déjeuner d’adieu. Il s’agit d’occuper ces gens pendant qu’on envahit l’Autriche.

« l’horoscope du 12 mars fut merveilleux pour les Balances les Cancers et les Scorpions . le restes était en revanche néfaste au reste des hommes ; Les démocraties européennes opposèrent à l’invasion une résignation fascinée. Les Anglais qui étaient au courant de son imminence avaient averti Schuschnigg. C’est tout ce qu’ils firent. LES Français, eux n’avaient pas de gouvernement ; la crise ministérielle tombait à point. »

Les nazis eux aussi jouent la comédie : Goering se plaint à Ribbentrop que Schuschnigg est un abominable dictateur et que son poulain  Seyss-Inquart  est son souffre-douleur ; il se pose en libérateur du pays qu’il envahit. Et l’Anglais feint de le croire.

Enfin, avant l’épilogue, ces infâmes préparatifs se clôturent sur les Accrocs de Munich ; »les équipes de Daladier et de Chamberlain tentent d’arracher à Hitler des concessions picrocholines » Ils savent bien qu’il n’en est rien. «  Ah, les cons, s’ils savaient «  murmure Daladier à sa descente d’avion, acclamé par la foule, à des journalistes à l’oreille affûtée.

 

L’auteur, en théâtralisant quelques journées décisives et en nous contant par le menu l’Anschluss, met cruellement en  lumière ces faits que l’on connaissait déjà ; en bref, tout le monde politique responsable s’écrase devant Hitler, rampe et se couche, espérant éviter le pire, et le laissant venir ! Ces attitudes désastreuses, qui ne méritent pas le nom de politiques, ont-elles servi de leçon aux dirigeants d’aujourd’hui ?

 

 

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