Tripode, 2019
D’après des fouilles archéologiques, l’auteur a voulu retracer la destinée d’une femme inuit, vivant de façon précaire sur la banquise l’hiver, sur la toundra l’été. De chasse, pêche et cueillette.
Ça se passe en une période non datée… il y a sûrement très longtemps. Les groupes inuit sont nomades, ils se déplacent en fonction de ce que semble leur promettre l’environnement, construisent tous les hivers des maisons en pierre et peau, des igloos, vivent sous des tentes l’été.
Séparée de sa famille d’origine, la narratrice Uksuralik , va d’un groupe à l’autre, des « cousins » de diverses générations, avec qui elle va s’entendre plus ou moins. Dans le premier groupe qu'elle rejoint Le Vieux est à craindre, lorsqu'il en veut à quelqu'un, il n'hésite pas à le tuer!
Plus tard elle va sympathiser avec Sigaun , qui devient sa mère d’adoption et sa plus fidèle alliée , des liens forts s’établissent avec elle. Uksuralik aura un enfant d’un des fils du Vieux, puis, rencontrera un étranger « Naja » un chaman, et elle devient chamane elle aussi.
Ces tribus sont extrêmement superstitieuses, et les chants-poèmes qui rythment le récit fourmillent de légendes animistes. On ne sait trop comment procèdent la narratrice et son ami pour entrer dans des états particuliers, des transes ??? Bien que très pragmatiques pour assurer leur survie, les Inuits vivent dans un univers peuplé d’esprits, de bons et mauvais sorts ; animaux et humains ont des pouvoirs bénéfiques ou maléfiques et les rites pour les appeler ou les éviter sont nombreux et complexes. Par exemple, Il faut, lorsqu’on a tué un animal, le remercier de s’être laissé prendre… sinon son esprit se vengera du chasseur.
L’auteur a choisi le présent, et des phrases simples et précises ; les chants-poèmes eux, d'abord agréables à lire, relevant d'une geste poétique réelle, finissent par lasser, et ne sont pas toujours compréhensibles, surtout lorsqu’ils sont retracés dans la langue Inuit.
C’est un récit très documenté, avec des qualités de narration, une certaine poésie; je me suis sentie proche des personnages, dans leur vie de tous les jours, mais je suis restée étrangère au chamanisme...
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