Gallmeister, 2019, 311 pages. ( The Wild Inside)
L’ Alaska, de nos jours, mais tout de même assez loin de tout…
Tracy est une jeune fille d’une vingtaine d’années mais elle ne se soucie plus guère de son âge et vit au jour le jour dans la nature sauvage, comme l’indique le titre.
C’est sa vie qu’elle évoque dans le récit, et tout particulièrement l’année qui précéda ses dix-huit ans.
Année riche en événements dramatiques. Il faut dire que Tracy était depuis toujours une fille assez spéciale. Elle chasse les animaux ( petits et l’habitude aidant un peu plus gros) et les saigne : selon sa conviction , le fait de boire le sang animal lui fait du bien, lui donne de l’énergie, et lui permet de partager les pensées intimes de l’être dont elle s’est ainsi nourrie ; Quand je dis l’être, c’est que, en dépit des interdictions de sa mère, Tracy ne s’est pas limitée aux animaux ! Dès qu’elle a fréquenté l’école elle mordait certains camarades pour goûter leur sang ; son frère Scott , un garçon fort paisible, y est passé aussi… « Partager ce qu’il y a dans le sang, y’a pas moyen d’être plus proche d’une autre personne ». Sauf qu’elle ne donne son sang à personne, c’est celui d’autrui ( et le sien éventuellement) qu’il lui faut.
D’où une solitude revendiquée, de Tracy, peu de goût pour la parole, les repas pris en commun, les activités que les humains apprécient en groupe…
L’autre passion de Tracy , c’était de gagner une course en traîneaux et elle en a couru déjà plusieurs en catégorie « junior » avec de bons résultats. Elle dresse efficacement les chiens, seuls personnage avec qui elle s’entend bien… sans leur faire de mal…
Un jour que Tracy vagabondait dans la forêt sans permission, ( elle était punie renvoyée de l’école, on sait pourquoi) un homme de forte carrure lui tombe dessus et elle s’évanouit ; Reprenant conscience , elle trouve du sang et son couteau sorti. A-t-elle blessé l’homme ?
A partir de ce fait, les événements vont s’enchaîner…
C’est un premier roman , comme toujours chez cet éditeur, bien écrit, bien traduit, et sans fautes d’orthographe ou de grammaire , ce qui est devenu rare dans l’édition. Certes , il est un peu difficile de se mettre dans la peau du personnage, mais l’intrigue est intéressante, et on apprend les diverses techniques de la course en traîneaux et du dressage de chiens. En principe, je n’ai pas de goût particulier pour toutes les pratiques ici décrites, et pourtant… la narration vive et nerveuse, la véracité des personnages, l’habileté de l’intrigue font leur effet.
A l’opposé de ce que dit la quatrième de couverture, il n’y pas ici de « flirt avec le fantastique » ni « facultés hors du commun « chez l’héroïne. Eh, non, Tracy n'est pas un vampire!