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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 00:37

The Private Patient

  Titre français " Une Mort esthétique"


Penguin 496 pages

 

Rhoda 47 ans, consulte en chirurgie esthétique le docteur Chandler-Powell. Une cicatrice lui défigure le visage, infligée par son père ivre lorsqu'elle avait seize ans.

Pourquoi l'enlever maintenant ? S'enquiert le docteur.

Je n'en ai plus besoin affirme la patiente.

Phrase énigmatique!

Rhoda est aussi une femme énigmatique dont on sait peu de chose. Elle n'a guère de famille et s'en tient à distance. Pas d'enfant ni de relation intime, juste un ami bien plus jeune, Robin, comédien raté, homme d'affaire raté, dont elle apprécie la compagnie, qu'elle aide financièrement, dont elle écoute volontiers les divagations.

 

Nous savons aussi depuis la première phrase que Rhoda sera assassinée juste après son opération dans trois semaines et demie.

Elle a choisi de se faire opérer dans la clinique privée du docteur à Stone Cheverell dans la Dorset. Un de ces endroits magnifiques dont PD James a le secret. Le manoir est flanqué de deux petits cottages où vivent certains des futurs suspects : l’assistant du docteur Marcus aux sentiments ambivalents pour son maître, sa sœur Candace qui n’aime pas que cette  Rhoda  vienne rôder.

par chez eux, l’intendante  Hélène tout aussi mécontente de cette patiente,

Tout autour un champ est planté de pierres tombales en cercle, au milieu une plus grande est celle d'une jeune femme Mary Keytes, brûlée comme sorcière trois siècles plus tôt. Le lieu est quelque peu maudit....la jeune servante Sharon est littéralement fascinée par cette sorcière, on se demande bien pourquoi…

Journaliste d'investigation, Rhoda a soulevé pendant sa carrière brillante quelques lièvres et ne s'est pas fait que des amis...

 

Ce n'est pas le meilleur PD James mais ce roman a des qualités. Il se lit sans ennui. Sauf les affaires de cœur de Dalgliesh ( un mariage rien de moins!) et celles de Kate Miskin ( rupture évidemment) qui m'ont absolument gonflée...!

 

J'ai bien aimé qu'au moment d'être assassinée Rhoda croit voir en son agresseur, (dont elle ne sait rien pas plus que nous…)  le fantôme de son père défunt qui lui reproche d'avoir fait enlever la précieuse cicatrice....

 

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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 00:46
Jack-O-Connell Dans les Limbes

( Rivages/ thriller)

Titre original : The resurrectionnist.

 

Un drame a eu lieu dans la vie de Sweeney pharmacien de son état. Son fils Danny 6 ans a été victime d'un accident qui l'a plongé dans le coma et sa femme Kerry s'est suicidée six mois plus tard.

Il y a un an que cet événement a eu lieu. Profondément déprimé, victime de stress et de crises de rage, Sweeney a quitté son emploi. Il s'est laissé persuader d'emmener Danny à la clinique de Quisiguamond, loin de chez lui. Là-bas, un certain Docteur Speck a réussi à réveiller des comateux, grâce à un traitement miracle. Sweeney emménage dans la clinique où on lui a attribué un appartement de fonction et un emploi quelque peu «  fictif » .

Il ne sait rien du traitement : le docteur, sa fille Alice, et les autres employés restent mystérieux là-dessus et tiennent des propos sibyllins.

Sweeney se dévoue à son fils, principalement en essayant de se rapprocher de lui. Avant son accident, Danny se passionnait pour une bande dessinée «  Limbo » qui relate la destinée d'une troupe de monstres de foire, poursuivis par un docteur maléfique et mystérieux. Le héros de la bande est Chick un garçon né avec un bec et des plumes de poulet. Danny s'identifiait intensément à ce héros, collectionnait une série d'objets vendus sous l'étiquette «  Limbo » et lisait et relisait les albums. A son chevet, Sweeney les lui raconte, et en fait profiter le lecteur. Il espère aussi apprendre quelque chose de plus sur les circonstances de l'accident arrivé à son fils, car nous comprenons qu'il en ignore les détails. La destinée des «  Limbo » semble parallèle à celle des personnages du roman.

Très vite, on se rend compte que le docteur Speck est assez bizarre. Il se livre à des activités illégales, en vue de faire avancer la « science », boit trop, et semble n'entretenir de bons rapports qu'avec une salamandre...

Sweeney rencontre une bande de jeunes gens exclus de la société, qui squatte une usine désaffectée où l'on a jadis fabriqué des prothèses. Cette bande que l'on nomme les «  bikers » ont des relations compliquées avec la clinique par le biais de l'infirmière Nadia...

 

 

Le résurrectionniste ( titre anglais) est originellement un individu qui vole des cadavres pour les revendre à un institut d'anatomie. Ici, ce personnage n'est pas central. Il est surtout question de ranimer le passé, et les presque morts que sont les comateux. «  Limbo » ce sont les limbes, le séjour des âmes des innocents, de celles qui attendent un mouvement de grâce pour cesser d'errer.

Le roman va-t-il se partager entre le commerce des corps et le sauvetage des âmes?

En fait, ce roman est profondément religieux, et de façon assez simpliste, ce qui me gêne quelque peu. Pourquoi Sweeney est-il obsédé par le pardon? A qui en veut-il? Les afficionados comprendront sûrement. Moi, tout ce qui touche à ce concept me laisse froide.

 

La quête de Sweeney pour comprendre son fils est plus intéressante. La manière dont il entre en relation avec l'histoire personnelle de Danny ne me convainc qu'à moitié. Ce processus aurait dû se faire par un travail d'investigation et d'élaboration, et par le biais de rêves à interpréter. D'ailleurs ce travail a lieu d'une certaine manière.... mais débouche dans un irrationnel un peu lourd. Il n'était nul besoin à mon sens de faire avaler à ce pauvre homme je ne sais quelle mixture de sorcière fabriquée par un illuminé.

 

Dans ce roman  l'histoire des Limbos,sonne comme une sorte de fable un peu gothique. Toutefois le récit des limbos manque d'originalité dans le style pour trancher avec le reste de l'histoire. Je veux dire que l'on n'a pas suffisamment l'impression d'un monde à part, d'un monde «  enchanté ».

En tant que "monstre", Quasimodo ou Gwynplaine m'ont, nagère,  fait bien davantage d'effetJack-O-Connell Dans les Limbes!


Les bikers sont des mauvais garçons, qui tentent de se refaire une morale et pourquoi pas, mais là encore, le sentiment religieux est assez primaire.


Le docteur Speck est un charlatan qui   se prend pour un génie. Cela est plutôt bien montré. Ses divagations avec la salamandre sont proches du comique ; quant à ses agissements sur les malades, ils pourraient faire peur...mais ce personnage appartient à une longue tradition de docteurs fous ( un des meillleurs exemples serait Frankenstein) et il est difficile de renouveler le sujet, et de fabriquer un nouveau personnage qui surprenne...


Au final, je trouve  que l'auteur s'est essayé à plusieurs genre ( la fable gothique, le savant fou, le conte onirique, le roman de suspense psychologique) et les a traités avec plus ou moins de bonheur, sans les renouveler sur le plan de la forme. Quant au contenu il reste assez naïf.


l' avis d'  Ys    

 

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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 00:28

Titre français " Tu accoucheras dans la douleur"

 

 

Une enquête de l'inspecteur Wexford. C'est la première fois que j'en lis une,   préférant les romans psychologiques à suspenseEnd in tears de Rendell.

 

 

Une jeune fille de dix-huit ans Amber, est assassinée alors qu'elle revenait d'une boîte de nuit dans une petite ville du Sussex.

Son père est effondré, sa belle-mère Diana s'irrite de devoir s'occuper du bébé d'un an que très jeune mère,Amber laisse derrière elle...

Wexford et Burden enquêtent avec l'aide de deux inspecteurs de la jeune génération ( Bal et Hannah).

Bientôt une amie d'Amber est également assassinée : les inspecteurs les soupçonnent d'avoir cherché à gagner de l'argent en prétendant vouloir porter des enfants pour des couples stériles. Wexford est d'autant plus intéressé que sa propre fille Sylvia est enceinte de Neil son ex-mari et veut donner l'enfant à Naomi la nouvelle amie de Neil. Qu'est-ce qu'elle doit à cette femme? Wexford n'y comprend rien, sa femme non plus.

 

 

L'enquête est correcte et le suspense bon , n'était-ce que certains des criminels qui ont participé aux escroqueries et servi à commanditer les meurtres des jeunes filles ne sont pas très bien campés. Certaines actions sont invraisemblables ( en particulier à propos des frères jumeaux...). Trop de personnages s'enchaînent !

 

La partie concernant la fille de Wexford serait meilleure si elle avait une raison sérieuse de devenir mère porteuse... mais cela reste à mes yeux assez invraisemblable!

 

Rendell reste une bonne observatrice des mœurs de son époque. L'ambiance dans les petites villes nouvelles, la différence entre vieille ville et petits pavillons, est bien rendue.

 

La relation entre les deux jeunes inspecteurs est bien vue et amusante: Hannah est attirée par son confrère et a l'habitude de coucher avec les hommes qui lui plaisent, sans vouloir s'engager. Hannah« ne voulait pas donner l'impression qu'elle avait mené une vie chaste et sans tache... elle parla de ses liaisons passées celles dans lesquelles elle s'était vraiment engagée et celles, plus nombreuses, qui n'avaient pas duré. Il serait désastreux qu'il croie qu'elle n ' aspirait qu'aux relations sérieuses. Ce qu'elle voulait lui mettre en tête c'était l'idée d'une aventure légère mais passionnée ».

Bal cependant lui résiste! Il prétend en avoir marre des histoires sans lendemains et vouloir commencer cette relation à « l'ancienne » : qu'ils apprennent à se connaître, à voir s'ils peuvent s'entendre avant de décider s'ils vont coucher ensemble... est-ce possible alors qu'ils,n'ont connu ces mœurs là que par ouï-dire?

 

 

 

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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 00:25
Ténèbres prenez-moi la main


Darkness, Take My Hand, 1996

Rivages/ Noir, 2002.

 

Boston, années 90. Patrick et Angie ont accepté de surveiller Jason, le fils d'une psychiatre, Diandra, qui a reçu des menaces , à cause d'une jeune fille qui est venue lui demander de l'aide...

 

Bientôt Kara une camarade d'enfance des deux détectives est trouvée crucifiée sur une colline loin de la ville. Patrick et Angie craignent que certains de leur congénères du collège, maintenant criminels et membres de la mafia ne soient dans le coup. Ils demandent l'aide du sympathique et néanmoins terrifiant Bubba. Mais le mal semble venir de plus loin. Un crime de crucifixion a eu lieu dans les années 70, et le présumé tueur, Alec Hardiman, sous les verrous depuis vingt ans, demande à rencontrer Patrick qu'il prétend connaître, et vouloir lui parler. Patrick est sûrde ne l'avoir jamais vu...

 

Voilà encore un opus très noir. Elle est moche, la société où Patrick et Angie ont vécu leur difficile enfance, et dans laquelle ils tentent courageusement de faire régner un soupçon de justice. Outre leurs ex-camarades de classe criminalisés de longue date, ils ont à affronter plusieurs tueurs, tous redoutablement perturbés.

L'intrigue est complexe mais très cohérente et son déroulement satisfaisant.

 

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 00:45


 

Cauchemar américain

Gallimard (noire)

Stephen, irlandais de Galway, gagne sa vie avec peine.

Études correctes, mais famille délinquante et dépressive. Deux ans dans l'armée britannique lui ont appris la vie.

Il avait trouvé un job dans un magasin de disques. Son ami Tom l'a entraîné dans un

casse : il avait lui-même un ami encombrant en la personne  de Stapleton, membre de l'Ira et vrai truand sanguinaire.

L'affaire a mal tourné ,Tom a trouvé la mort, Stephen et Stapleton se sont battus, ce dernier a disparu mais Stephen craint son retour...


Il part aux USA, se faire oublier. Son amie Siobhan doit l'y rejoindre, dès qu'elle aura blanchi l'argent du casse.

 

Mais aux USA, Stephen est accueilli par Juan dont la maîtresse, Sherry lui plaît un peu trop. Sherry a toujours vécu dans l'adversité.Sortie d'une famille délinquante, elle s'est débrouillée pour acquérir une certaine indépendance, avec les moyens à sa portée, d'abord la prostitution, puis en devenant une femme fatale très agressive, autant que séduisante.

Stephen ne lui résiste pas... un combat à mort s'ensuit avec Juan....


 

Ce polar est parsemé de références musicales (pop, country et autres...), agréables au début mais  si nombreuses, qu'on en est saturé.

Sans compter les métaphores cinématographiques souvent un peu forcées.

D'ailleurs, c'est le gros défaut de Ken Bruen, dans tous ses livres, gonfler son texte de citations qui n'ont d'autre fonction que le remplissage...

Les méchants sont très méchants, et l'un d'entre eux, Dade, est le "mal incarné" ; pervers et psychopathe depuis l'enfance, en dépit d'une famille aimante...

J'aimerais prendre cela au second degré car le Mal intégral, je n'y crois pas. Il y a toujours une explication.


J'aurais bien aimé aussi que Bruen se focalise sur une histoire en particulier : Stephen, son ami Tom, et l'inquiétante Sherry, ou encore Stephen, le terrible Dade et Sherry, et que les autres personnages restent à l'arrière-plan. Le romancier s'éparpille et l'ensemble n'est pas franchement convaincant.

 

 

 

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4 février 2010 4 04 /02 /février /2010 11:43

Robe de marié pierre Lemaître

Albin Michel, 2009.

Prix du polar 2009 de Montigny-les-Cormeilles

 

L'an dernier, Pascal Garnier, pour La Théorie du panda, a obtenu le prix.

 

Cette année je ne faisais pas partie du jury et ne suis donc pour rien dans ce choix.

Le titre m'a fait penser immédiatement à cette terrible scène du film « Falbalas » dans laquelle un homme se défenestre vêtu d'une robe de mariée.

 

Ce souvenir est d'ailleurs erroné : le malheureux héros de Falbalas se jette par la fenêtre en costume masculin, mais enlaçant un mannequin femme en robe de noce...

 

L'histoire nous fait partager les peines et péripéties de la pauvre Sophie Duguet

qui se réveille ce matins dans le brouillard le plus complet et la frayeur la plus stressante. Elle a rêvé que le petit garçon dont elle est la gouvernante, était assassiné. Et ce malheur a réellement eu lieu. Aucune morte ni fenêtre n'a été fracturée et Sophie était seule dans la maison...

Pourtant, elle aimait cet enfant...


Ce n'est pas nouveau! Quelques temps auparavant son existence si normale a basculé dans le cauchemar : sujette à des absences et des pertes de mémoire qui s'aggravent avec le temps, elle se sent responsable d'un certain nombre de deuils qui ont dernièrement assombri son vécu. Son mari, sa belle-mère, un bébé qu'elle a perdu...si bien qu'elle a dû quitter son emploi de cadre supérieur bien rémunéré, pour devenir baby sitter.

Mais la malchance lui colle à la peau, à moins que l'on doive accuser ses nouvelles pulsions destructrices ...

 

Elle s'enfuit, change d'identité, mène une vie de nomade, squatte des appartements, change de job toutes les semaines, (un itinéraire semé de cadavres...) poursuivie par une police aussi motivée qu'un gendarme cherchant le voleur de mobylette d'un citoyen inconnu du grand public...

 

Sophie, la femme qui souffre d'absences, et se trouve tout le temps dans les vapes, torturées par d'épouvantables cauchemars, se débrouille vraiment bien, dans ses stratégies de dissimulation, ma parole elle a une double personnalité...ou peut-être se souvient-elle de qui elle était avant?

mais voilà que Frantz entre en scène: On va peut-être comprendre?

 

Oui et non!

Ce que nous apprend le nouveau personnage, pour être astucieux, n'est guère plus vraisemblable que ce qui précède...

 

Par ailleurs, suspense et rebondissements en cascades, sont au rendez-vous jusqu'à la dernière page!


Il est possible de prendre un grand plaisir à cette lecture. En dévorant le roman, le plus vite possible, sans se poser de questions, prenant les choses comme elles viennent.

 

A lire aussi,  le billet de Cuné

 

 Pierre Lemaître au Salon du polar de Montigny les Cormeilles. Pierre Lemaître

 

 

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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 12:00

In-the-Woods-Tana-French.jpg

 

Hodder paperback, 2005, 592 pages.

  titre français : La Mort dans les bois

 

Adam Ryan, 12 ans jouait dans la forêt avec ses amis Jamie et Peter en août 1984.

Le soir venu, on le retrouva agrippé à un arbre, du sang dans les chaussures. Ses amis avaient disparu et il ne se souvenait de rien.

Ainsi prit fin son enfance insouciante à Knockaree,  petite ville de la banlieue dublinoise.

Vingt ans plus tard, Adam a changé de nom, se fait passer pour un Anglais, et tente de vivre, tantôt sans son passé, tantôt avec des réminiscences insistantes. Sous le nom de Rob, il est devenu inspecteur de police. Son métier l'entraîne à nouveau sur le théâtre de son ancien traumatisme. Katy, une petite fille de douze ans est retrouvée assassinée dans cette même forêt, par des archéologues qui travaillent sur un chantier de fouilles. Le corps gisait sur une tombe druidique, un autel pour d'anciens sacrifices.

Avec l'aide de Cassie sa collègue préférée, à qui il a confié son aventure passée, Adam enquête, et malgré lui, cherche un lien entre cette affaire et celle, non élucidée, à laquelle il s'est autrefois trouvée mêlé.

Pour me replonger dans un bain d' l'anglais, j'ai choisi un peu par hasard, ce roman dont l'écriture paraissait assez simple, et l'intrigue prometteuse.

Voilà qui s'est révélé un vrai pensum! Bien que l'enquête criminelle portant sur l'assassinat de Katy soit correctement menée et plausible, le roman croule sous les répétitions et redites inutiles, interrogatoires interminables, nombreuses fausses pistes, qui se prolongent bien après que le lecteur les ait abandonnées.

Les dialogues aussi paraissent longs. Tous les éléments de dialogue sont rapportés, même les plus dénués de signification.

C'est peu de dire que Tana French tire à la ligne! Les longueurs ne font que souligner la faiblesse psychologique du propos, qui, avec un texte plus court, ne m'aurait pas vraiment gênée.

Lorsque Adam passe une nuit dans la forêt, et se remémore la dernière journée passée avec ses amis, pour tenter d'avoir un souvenir ou de trouver un indice, c'en est trop pour lui, et  il s'enfuit, poursuivi par les fantômes, de sa propre terreur.  Ce passage ne m'a pas bouleversée; j'ai même ressenti de l'irritation contre Adam. Il m'a énervée aussi à se laisser séduire plus que de raison par une jeune fille aux ruses  assez minables...

L'enquête d'Adam  sur la disparition de ses amis serait une très bonne chose si cette affaire classée se résolvait elle aussi. Or il n'en est rien!

Cette déception infligée au lecteur ne devrait pas exister dans un roman policier, ou un thriller psychologique...

Sauf si l'auteur écrit particulièrement bien!  Un exemple me vient à l'esprit : dans son roman « La Lune sous le caniveau »,  David Goodis ne donne jamais la solution de l'énigme ( on ne saura pas qui a violé et désespéré sa sœur, on en reste aux suppositions) et cela ne nous manque pas, car le récit est poétique et davantage focalisé sur l'ambiance que sur l'enquête.

Dans ce roman là, l'ambiance joue aussi un rôle important,  mais Tana French n'écrit pas si bien que cela, et de ce fait, on attend autre chose qui ne vient pas. 

La lecturede Karine  qui a aimé davantage que moi. Le roman lui a rappelé Dona Tartt " Le Maître des illusions".A présent, j'ai l'impression de ne pas avoir tout assimilé...

 

 

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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 00:19

Aztèques dansants

titre original «  Dansing Aztecs » 1976.

 

Payot-Rivages poches, 1997, 484 pages.

 


 

Jerry Manelli a réceptionné la mauvaise caisse!

L'Hispanique lui avait dit « la caisse E » et Jerry qui est de langue anglaise a compris « la caisse A ».

 

le travail de Jerry est de faire passer, à bord de sa camionnette, de la marchandise illégale à l'aéroport de New-York. La caisse illégale contenait seize statuettes figurant un prêtre aztèque en train d'effectuer une danse rituelle. L'une d'entre elle est en or massif( 1 million de dollars) les autres sont des copies.

Elles proviennent du Descalzo, un pays d'Amérique latine dont je n'avais jamais entendu parler ( vous non plus !!) où sévit un régime de dictature digne de Pinochet. Au musée National se trouve tout de même quelques objets d'art, dont cette statuette, fierté nationale... Le gouvernement avait confié à l'artisan Carracha le soin d'effectuer des copies conformes pour les vendre aux USA. Se trouvant en possession de l'original, Carracha et ses amis Edwardo et Pedro en ont profité pour simuler un cambriolage et prétendre avoir sauvé la statuette en or, qu'en réalité ils ont effectivement expédiée aux USA avec des copies. Le subterfuge ne pouvant être que passager, ils vont devoir émigrer...pas une petite affaire, avec Pedro qui ne pige rien!

 

C'est le Comité du Sport pour Tous dirigé par Oscar Green, qui a hérité de la vraie statuette, sans le savoir. Au cours d'un dîner d'amitié, il distribue les prêtres aztèques dansants au membres de son club pour resserrer les liens...

 

Mais très vite les seize bénéficiaires vont avoir des problèmes. En effet, plusieurs groupes

cherchent à récupérer la statuette, sans compter quelque quidam se trouvant par hasard au courant...

 

Cette course à la statuette fait parfois songer au «  Faucon de Malte » de Dashiell Hammett. Le sujet est presque le même! D'ailleurs, le facétieux Westlake n'hésite pas, au milieu du récit, à confier la narration à un faucon véritable, très critique envers tous ces gens qui s'agitent en tous sens, mus par l'appât du gain.

 

Mais le monde de Westlake est très différent de celui d'Hammett,beaucoup moins noir, et ses personnages aussi sympathiques que ceux d'Hammett sont odieux.

Le roman use avec bonheur de différents procédés comiques ( situation, geste, caractère, mots...) penche parfois vers la farce ( de nombreux fous rires sont à prévoir) et le reste du temps vers la satire sociale : Westllake est un fin observateur des mœurs de son pays.

 

Par ailleurs, le roman ne manque ni d'action ni de suspense ni de rebondissements, ni de surprise finale...

 

Toutes les raisons sont donc réunies pour passer de joyeuse fêtes en compagnie de l'Aztèque dansant et de Westlake, décédé il y a un an,mais bien vivant dans ses oeuvres.

 

 

 

 

 

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13 décembre 2009 7 13 /12 /décembre /2009 00:45

Actes-sud( Babel Noir) 2005

( titre original portugais Achados e perdidos, 1998)

 

Rio de Janeiro, à Noël sous une chaleur tropicale.

L'ex-commissaire Viera était saoul ce soir-là lorsque Magalie( alias Lucimar) la prostituée dont il est l'amant et le protecteur attitré, est retrouvée morte sur son lit attachée par les jambes avec sa propre ceinture, un sac plastique autour de la tête. Viera n'a aucun souvenir de cette soirée, mais il es le principal suspect.



En plus de Magali, il a perdu son porte feuille où se trouvait sa carte de policier. Pendant que son cadet Espinosa enquête sur ce meurtre, Viera devient l'amant et protecteur de Flor, meilleure amie de Magali.

Elle  lui avait laissé en héritage ce vieux flic alcoolo mais sympa et généreux( en échange de nombreux câlinset dorlotages divers), au cas où il lui arriverait malheur...



Un individu utilise la carte de Viera pour racketter des drogués. L'argent du porte-feuille est entre les mains d'un gamin des rues qui ne saurait l'utiliser sans paraître suspect. Le gamin suit l'homme détenteur de la carte, puis se sentant en danger en appelle à Clodoaldo , l'éducateur qui suit les orphelins SDF, puis à Espinosa, ami de cet éducateur. Et les assassinats continuent...

 

Un bon opus de Garcia-Roza, auteur brésilien, dont j'avais aussi aimé


« Bon anniversaire Gabriel » chroniqué sur ce blog.



 

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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 00:56

Editions Trabucaire, 2009.

406 pages.

 

Un polar régional se déroulant dans la région de Perpignan.

 

Le héros, Ivan Medvédrine, prof de lycée, écrit des romans noirs depuis plusieurs années, espérant un jour vivre de sa plume.

Il s'attaque à la Vénus d'Ille de Mérimée, voulant en proposer une autre lecture. A vrai dire il ne s'agit rien moins que de découvrir le véritable assassin qui ne saurait être une statue!


Ivan fait part de son projet à Slava, jeune chorégraphe canadienne qui organise un spectacle de danse sur le même sujet. Tous deux se mettent en quête d'un carnet écrit par un ecclésiastique au dix-neuvième siècle dans lequel seraient révélés des secrets; mais c'est Jean Héléna ( auteur de romans policiers dans la réalité), un de ses collègues de lycée, collectionneur acharné, qui l'a obtenu...

 

Pendant ce temps le serial killer opère sur des jeunes femmes de la région, muni d'un scalpel et d'un sens artistique renversant...

 

Un polar de grande qualité, foisonnant de références littéraires et artistiques, art du suspense consommé, souvent ironique et humoristique.

 

L'auteur Marion Poirson-Dechaune est professeur d'art cinématographique à l'université de Perpignan.

Elle s'est inspirée d'une affaire criminelle réelle ( les disparues de Perpignan) en la modifiant de façon très habile.

Dans son roman, elle s'inspire de nombreux auteurs de romans policiers et réussit ) mélanger plusieurs genres.

 

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