Phébus, 403 pages.
"Après avoir accompli ses études, Grace Melbury est de retour dans son village natal Little Hintock. Elle est destinée à Giles Winterbone, en raison d'une promesse conclue entre son père et celui de Giles. Mais le séjour de Grace loin de la vie campagnarde l'a transformée, et son mariage avec Giles n'est plus aussi évident qu'autrefois... Quand de surcroît elle rencontre le nouveau médecin de la région, Edred Fitzpiers, ses certitudes et celles de son père vacillent.
Grace est une jeune fille indécise, perdue entre ses sentiments profonds et les rêves de son père, tellement fier de sa fille unique et de son éducation, aveuglé par son amour pour elle. Il fait peser un poids sur les épaules de sa fille, souhaitant le meilleur pour elle, sans évidemment savoir quel pourra être ce meilleur. Il pense que les études fournissent un bagage solide pour une jeune fille de l'époque, lui permettant de s'extraire de sa condition sociale de paysanne. Mais sait-on vraiment ce qui forge l'identité d'un être ? Les études peuvent-elles transformer profondément Grace ? Les valeurs des personnes cultivées valent-elles celles des gens simples et travailleurs de la camp"
( in le blog Lecturissime )que je vous invite à consulter.
Agréable au début, les Forestiers se révèlent vite un pensum plutôt ennuyeux. Les personnages finissent par lasser. Hardy met dans la bouche du médecin quelques citations philosophiques, puis dès qu’il s’éprend de Grace, puis de Felice, ce vernis disparaît, et on le trouve assez commun, semblable à tous les amoureux indécis et volages. De même Grace a de l’éducation et des manières, on lui a fait lire quelques pièces de Shakespeare, mais cela ne suffit pas à lui donner de la personnalité. Le personnage de Giles va se révéler christique. Cela ne me plait guère… Le vrai personnage c’est la forêt, la nature ( pour sa beauté et ses productions ).
On remarque les superstitions des gens de la campagne : un homme se croit menacé par l’arbre qui jouxte sa fenêtre ; on abat l’arbre, cause de l’obsession et l’homme meurt au lieu d’abandonner ses craintes ! Son symptôme le maintenait en vie…
Une vieille dame a légué son crâne au docteur Fitzpiers (il le trouve spécialement grand et voudrait l’étudier après sa mort) contre une certaine somme ; mais elle en tombe malade. Tout cela est bien observé, mais ce roman vieillit plutôt mal. Le problème, c’est d’avoir trop mis l’accent sur les sentiments amoureux, de façon mélodramatique…