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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 13:39

 mother,3

 

Incipit : une femme, la cinquantaine, sérieuse, concentrée,  dans une grande  prairie de hautes herbes, une femme  qui vacille, ou qui esquisse un pas de danse, on ne sait…

 

Une femme et son fils. Lui arrêté à l’âge mental de 4/5 ans , mais il en a 17 ou 18. Ils sont liés par une relation fusionnelle qui trouve ses origines dans la haine et la culpabilité…

 

Le fils est accusé d’avoir tué Ah-Jung, une lycéenne que l’on a retrouvée assassinée en haut d’une terrasse surplombant la petite ville.

Une petite ville, un quartier pauvre, des ruelles glauques des maisons qui tiennent debout on ne sait comment.

La campagne aussi, ces prairies de hautes herbes, de vastes ciels…

La lycéenne avait des copains voyous et sortait avec n’importe qui. C’est ce que découvre la mère, qui s’improvise enquêtrice avec l’aide d’un ami de son fils. Ils formulent des hypothèses, interrogent des gens, cherchent des indices, le film a un côté « policier » très bien conduit. La mère encourage son fils arrêté à se souvenir du soir du meurtre, et il se souvient… de tout à fait autre chose, d’un autre forfait qui les concerne lui et sa mère !

 

Pendant ce temps la mère à force d’enquêter, arrive au témoin-clé qu’elle fait parler…et se trouve contrainte  d’agir tout autrement que prévu.

Très ironique, cette dernière partie ainsi que la fin renforce les liens Mère/fils dans une inquiétante complicité.

 

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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 23:29

Fabrice Luchini Germain ; Ernst Umhauer : Claude ; Kristin Scott-Thomas : la femme de Germain ; Emmanuelle Seigner : la femme des « Rapha » ; JF Balmer : le proviseur du Lycée.

Germain est prof de lettres dans un Lycée. Il a une classe de seconde C particulièrement nulle en français : ils font encore des rédactions comme au collège, avec le type de sujet qu’on donne aux élèves de 6 eme 5 eme : Qu’avez-vous fait ce week-end ? Faites le portrait de votre meilleur ami…

Et les résultats sont très faibles. Seul un nouvel élève, Claude, réussit à écrire une vraie rédaction : il est allé chez son ami Raphaël ( Rapha) pour l’aider à faire des maths. Il décrit la famille « Rapha » de façon ironique, y compris son « ami » pour qui il n’a guère d’estime, en soulignant leurs faits et gestes banals de « famille de classe moyenne ». La rédac s’achève par « A suivre ».

Le texte est assez drôle, quoique méchant. On se souvient d’en avoir écrit de semblables, ado, mais aucun adulte ne les lisait !

Le prof est enchanté d’avoir un élève qui sait écrire. Il y attache une importance démesurée, au point de vouloir aider Claude à écrire davantage, et voir en lui un romancier en herbe. Il lui donne des cours particuliers gratuits, discute avec lui du « feuilleton » sur les Rapha, qui semble le passionner, et le donne à lire à sa femme, réticente, mais amusée au début.

On voit tout de suite que Germain a de gros problèmes. Il se passionne pour la littérature, mais n’a personne avec qui échanger sur ce sujet. Pas de collègues intéressés, pas d’amis lui ressemblant, il ne collabore pas à des revues, et n’écrit pas lui-même (il n’y réussit pas). Il ne s’entend pas très bien avec sa femme, qui tient une galerie d’art et n’arrive pas à y exposer autre chose que de ridicules caricatures d’œuvres.

Isolé, et bizarrement naïf, Germain idéalise son élève, et ne vit plus que pour ce feuilleton, alors même que le spectateur commence à s’ennuyer un peu de ce récit, après tout bien conventionnel...Claude, voyant qu’il a du pouvoir sur l’adulte, en profite : il réussit à faire du tort à Germain ; il monte Rapha ( son camarade pas très malin) contre le prof qu’il déteste. Il vérifie son pouvoir : inclut Germain et sa femme dans son roman, avec des propos peu flatteurs (Germain adore se faire insulter par Claude sous prétexte de fiction, et sa femme commence à tiquer), annonce dans son feuilleton une catastrophe, le prof y croit et panique !

Du coup, l’attention du spectateur est relancée. Jusqu’où ira Claude ? Qu’y-a-t-il de vrai dans ce qu’il raconte ? Pas grand-chose, soupçonne-t-on ! Il n’a sûrement pas séduit la femme Rapha, encore moins l’autre femme, qui pourtant le laisse croire à Germain, pour se venger de lui. Tout ce qui relève de la séduction d’une personne dans le récit du jeune garçon, je n’y crois pas… on a comparé ce film à Théorème… mais même Théorème, je n’y croyais pas, cela me faisait l’effet d’une énorme farce.

A partir d’un certain moment, on ne sait plus ce qui relève de la fiction relatée par Claude, et ce qui doit être considéré comme la vérité ( heu… la vérité de la fiction). Qu’on puisse mélanger les deux est une constante de ce procédé qui consiste à raconter une histoire dans l’histoire.

A la fin, Germain, suspendu de son poste, et quitté par sa femme, s’est plus ou moins clochardisé. On le retrouve sur un banc du parc à observer les maisons d’en face. Son ex-élève le rejoint sur le banc. Tous deux fantasment à propos de deux femmes qui se disputent sur un balcon. Puis la nuit vient et les immeubles d’en face sont illuminées devant les deux spectateurs. L’allusion à Fenêtre sur cour me paraît explicite.

C’est une fin un peu bizarre mais pas illogique. Germain y apparaît tel qu’il était au départ (solitaire, isolé, sans but ni projet) mais ouvertement : il n’a plus son métier mais il ne l’aimait pas ; ni sa femme ; mais il ne s’entendait pas avec elle. Il se raconte des histoires ; son ex-élève l’aide à fantasmer. Lui non plus n’a rien de mieux à faire, semble-t-il…

François Ozon Dans la maison
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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 23:30

Avec Niels Arestrup ( le monstre André) ; Emilie Dequenne ( Murielle) ; Tahar Rahim (Mounir)

Murielle est une très jeune fille, naïve, sans contact avec sa famille, sauf sa sœur, plutôt provocante. Elle est institutrice. Rencontre Mounir, et ils se plaisent. La caméra montre quelques baisers passionnés et des phrases inintelligibles. Bientôt Murielle est confrontée à André : c’est l’homme qui a épousé la mère de Mounir (lequel a des frères et sœurs) pour lui fournir une carte de séjour. Murielle et Mounir se marient : séance grinçante, qui donne à Murielle l’occasion de rencontrer la famille ; quelque chose s’écroule pour elle. Elle crie qu’on ne l’a pas épousée pour ça non ? André lui fait une réponse ronde et condescendante « mais non, vous, vous êtes amoureux ».

Le jeune couple vit chez André, médecin, qui procure du travail à Mounir comme secrétaire dans son cabinet. Ils vivent chez André, au lieu de s’installer seuls ; on ne sait pas s’ils en auraient les moyens…les enfants naissent, très rapprochés. Lorsque Murielle suggère qu’ils aillent vivre ailleurs, André se fâche, et dit à son fils adoptif qu’il le vire. Mounir ne peut trouver de travail, ils restent donc avec André. Celui-ci prend de plus en plus d’importance, au point que Mounir déserte la maison et part au Maroc rejoindre sa mère malade. Murielle a maintenant quatre enfants, a sombré dans la dépression, ne travaille plus, et André s’occupe de tout. Il l’envoie chez une psychologue, mais celle-ci apprend que Murielle vit avec André et qu’il est son médecin traitant. Elle est choquée de la situation (on la comprend) ; et déclare ne plus vouloir collaborer avec André. Murielle cesse de voir la psy...

André est une espèce de monstre. Probablement impuissant, (lorsque la sœur de Murielle lui propose une aventure, il perd la face ; seule fois dans le film…)

il s’arrange pour avoir une famille, se plaît à être l’indispensable protecteur omniscient, en écartant les gêneurs (soit ici les parents des gosses). Murielle est prise au piège, si elle s’adressait à une assistante sociale, celle-ci n’auraient sans doute rien fait, vu que c’est André qui a les moyens d’héberger et de nourrir les enfants. Elle aurait pu s’enfuir en laissant les enfants, s’installer seule et reprendre son emploi. Où tenir tête à André, et reprendre son emploi. Où encore vivoter comme cela.

Il est compréhensible qu’elle se sente très mal, et même qu’elle se suicide, mais tuer ses quatre enfants en bonne santé, et avec qui elle a tout de même des contacts… ??? Elle n’a rien d’une Médée, cependant il est possible que dans son délire elle n’ait trouvé que cela pour soustraire ses enfants à André, pour le punir…

On peut supposer que depuis la naissance du quatrième, elle souffre de psychose puerpérale.

Le cinéaste a voulu montrer qu’un tyran domestique peut sévir en étant aimable, serviable, sans violences physiques, de sorte qu’on ne se rende compte de la situation que trop tard. Et, même lorsque l’on s’en rend compte, la société n’intervient pas, parce que le monstre est respectable et qu’il a l’argent et le pouvoir. On comprend ses intentions.

La caméra est centrée sur les personnages et laisse peu de place au décor alentour, ce qui accentue la tension. La séquence où Murielle en voiture, pleure à l’écoute d’une chanson, est une vraie explosion de détresse brute. Le long gros plan sur son visage de trois-quarts est impressionnant. Emilie Dequenne est la détresse personnifiée ; Niels Arestrup excellent, comme toujours…

A perdre la raison Joachim Lafosse 2012
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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 22:08

Bertrand Bonnello 2010

Le film commence « au crépuscule du 20eme siècle » en 1899. L’Apollonide est une maison parisienne tenue par une tenancière qui y loge ainsi que ses deux petites filles, et une douzaine de prostituées. La maison comprends plusieurs étages : au premier, les filles reçoivent les clients, boivent avec eux, font leur travail de séduction. Le premier est un lieu cossu et accueillant. S’y trouve un canapé où se prélasse une panthère noire, appartenant à un client.

Au second Marie-France loge sa famille. Au troisième, les filles subissent le commerce charnel dans des chambres séparées. Au quatrième, il y a un grenier, une salle de bain, des chambres. Les filles se lavent avec application, se revêtent de chemises de nuit blanches et occupent les lits ( à deux ou trois).

Le prologue montre Madeleine ‘la Juive » avec un client. Elle ouvre une boîte contenant une émeraude et s’étonne qu’on lui fasse ce cadeau. Le client la pénètre avec un masque blanc.

Ensuite, on assiste au début de soirée, au premier étage. Chaque fille boit avec son client. Elles sont joliment habillées, bien maquillées, pas vulgaires. Un peu plus jolies que l’ensemble des femmes. Ont l’air accueillantes, mais la façon dont elle tourne leur doigts le long du verre de champagne, et d’autres détails disent combien elles sont lasses.

Madeleine monte avec son client ; elle lui raconte le rêve qu’elle a fait. Il demande s’il peut l’attacher. Elle répond oui (elle est obligée suppose-t-on). Et il lui lacère le visage des deux côtés de la bouche. Madeleine est devenue « la femme qui rit ». Elle ne va plus coucher, et s’occupera de l’entretien de la maison. Le client pervers continue à venir. D’autres sont intéressée par la mutilation. Madeleine sera un jour forcée d’aller dans une partie fine où elle sera humiliée.

Autres péripéties : Julie attrape la syphilis et meurt rapidement. Pauline est une nouvelle venue : elle a seize ans, voudrait se prostituer « pour être libre et indépendante » ce qui fait rire Marie-France. Après quelques semaines (ou mois ?) de pratique, Pauline quittera la maison, surtout lorsque la maladie de Julie sera déclarée.

Les filles enferment Le client avec la panthère à la fin du film…

L’une des jeunes femmes Clothilde, espérait se faire épouser mais son client la délaisse. Elle se met à fumer l’opium…

Le film est somptueux et la photographie magnifique. La journée que les filles passent au bord de la Seine à se baigner donne l’occasion d’émouvants tableaux impressionnistes. Ce ne sont pas les seuls.

L’ultime soirée de l’Apollonide, le bal masqué du 14 juillet, est également d’une esthétique très travaillée qui diffuse une atmosphère inquiétante. Ainsi que la terrible partie fine…

Bien sûr, c’est un film d’homme, donc il y a de beaux plans sur les corps des filles, pourtant les désagréments du plus vieux métier du monde ne sont pas masqués. De longs plans sur les visages des filles en train de subir l’accouplement, visages impassibles, ennuyés, las, parfois à la limite de l’exaspération, témoignent de leur souffrance. Les longues séances répétitives dans la salle de bain, les montrent se frottant énergiquement avec des produits corrosifs pour contrer la maladie (ou la grossesse) ; ces fréquentes ablutions sont fort loin de ce qu’on appelle « les joies du bain », et ces séquences sont tout le contraire des tableaux genre « femme à sa toilette ».

Les simagrées auxquelles doivent se livrer les jeunes femmes sont fort contraignantes : l’un doit jouer à être un mannequin, l’autre se plonger dans un bain de champagne, une troisième se grimer en geisha… le supplice de Madeleine, son agression, est répétée tout au long du film, avec chaque fois des détails différents ( car elle ne cesse de revivre ce traumatisme et nous avec elle).

Lorsque Samira explique le travail qui l’attend à Pauline, rien là-dedans n’est édulcoré : « tu fais semblant » lui dit-elle, pour expliquer le processus de séduction, et l’obligation de feindre le plaisir, avant de s’étendre longuement sur le déroulement des ablutions.

Les longues matinées au lit lorsque les jeunes femmes récupèrent … et s’ennuient…

Bref ces souvenirs sont loin d’être nostalgiques ! Le film est à la fois esthétiquement beau, émouvant, théâtral, inquiétant, et d’un réalisme implacable. Beaucoup de qualités, et l’on n’est pas loin du chef d’œuvre…

L’Apollonide, souvenirs de la maison close *****
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5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 13:07

2013 avec Mads Mikkelsen pour Kohlhaas, David Bennent pour César le valet, Denis Lavant pour le pasteur luthérien.

J’attendais beaucoup de ce film, mais j’ai compris très vite que je n’allais pas l’apprécier. Le visage de Mikkelsen, trop hâlé, fait penser qu’on lui a tartiné une épaisse couche de font de teint. Peut-être pas, mais dès qu’on pense cela, c’est fichu, on n’adhère pas.

Le traitement du film opte pour la contemplation, la lenteur, les longs plans fixes, les gros plans.,là où l'on aurait attendu plus de dynamisme et d'ardeur. Fixes et toujours un peu trop insistants. Je reconnais que les plans sont originaux : la femme blessée toujours renversée, dont on ne voit que des morceaux de corps et la façon dont le sang est répandu, dans une demi-pénombre, c’est horrible.

Lorsque la fillette court dans la forêt derrière le cheval qu’elle a perdu, c’est bien long.

Il est peu vraisemblable que la princesse se rende chez Kohlhaas. On a l’impression qu’elle le visite chez lui dans son domaine. Lorsque la princesse (puisque princesse il y a) s’approche de Kohlhaas, qui sort de sa baignoire, fier, exhibant ostensiblement, sa belle plastique, elle a l’air un peu nunuche d’une femme qui verrait un homme pour la première fois. Inattendu ! Par la suite, Kohlhaas étant laissé libre, on ne saisit pas pourquoi il se fait subitement mettre dans les chaînes et condamner.

Dans le texte original, après l’intervention de Luther, les différents agents du pouvoir, aussi bien en Saxe qu’au Mecklembourg, et jusqu’à Vienne, discutent de la meilleure façon de faire tout de même condamner le rebelle ( qui menace réellement le pouvoir) et y parviennent, aidés en cela par la longueur de leurs palabres, des mesures d’intimidations, et divers événements révélant le ridicule et la fourberie de certains personnages hauts placés… Kohlhaas ne rencontre l’électeur de Saxe qu’en captivité à Dresde ou à Dahme dans cette circonstance incroyable où il veut lui ravir un billet donné par une chiromancienne où serait écrite sa destinée. L’aventure du billet est très ironique presque farcesque, et permet à Kohlhaas de se venger de cet homme, de façon posthume. Je comprends que le cinéaste n’ait pas conservé cet élément, tant son film est dépourvu de cet humour noir, que Kleist savait distiller à petite dose. Son style de constat le permet. Ici, on opte pour une vision du monde très différente.

Mais peut-être si je n’avais pas lu le roman, aurais-je aimé…

Michael Kohlhaas Arnaud des Pallières
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29 juillet 2013 1 29 /07 /juillet /2013 10:57

1960, noir et blanc

Ciné-classic enregistrement 1er juillet

Michel doit partir dans deux mois pour le service militaire. C’est l’Algérie,et il ne sait pas à quel point ce qui l’attend sera moche, son cousin qui vient de rentrer ne veut pas parler de çà. Michel Travaille à la télévision. Il n’y fait rien de bien intéressant (manutention, porter des paquets) mais pour Liliane et Juliette deux jolies brunes qu’il vient de rencontrer, travailler à la télé, c’est promesse de devenir acteur. Elles lui présentent un soi-disant metteur en scène italien avec un fort accent, qui fait tourner tout le monde une scène publicitaire comme quoi « même au Pôle Nord on a besoin d’un frigo ». La scène ridicule quoique hilarante est tournée mais nul ne sera payé. Michel se fait renvoyer de la télé, et va passer son dernier mois de liberté en Corse au club Med. Les deux filles l’y suivent. Ils vont camper, tourner encore un film avec l’italien marron, se quereller, à savoir, avec qui Michel veut réellement sortir : Liliane ronde au joli sourire et formes pleines, déterminée, ou Juliette, longue mince rêveuse? Rien ne sera tranché lorsque Michel partira pour l’Algérie ( une très longue séquence de départ un grand bateau, des adieux réitérés).

C’est un film d’ambiance, où l’on montre la vie quotidienne de trois jeunes gens en 1960. Un monde qu’on ne connaît plus et qu’on découvre, filmé de façon à montrer le côté social et même politique ( sous forme de non-dits) de l’affaire, ainsi que les mythologies du temps, les façons de vivre, sans oublier l’esthétique. Les séquences sont courtes, vives, animées, les petits détails délicieux ou simplement bien montrés.

La boîte de nuit si différente de ce que l’on a connu ( tables en bois avec grosses lampes à abat-jours diffusant une lumière discrète ; danses sympathiques le chachacha …) les chemises blanches des filles brunes et leurs pantacourts pour aller au lit. Le paysage de Corse, les querelles, les voitures qui ne fonctionnent pas. Le fait qu’on se fréquente sans relations sexuelles, et le garçon respecte les filles.

On utilise beaucoup le fondu au noir, le contre-jour ( plus qu’on ne le ferait maintenant).

Jacques Rozier Adieu Philippine ****
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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 10:54
The Swimmer, Frank Perry

1968 USA **** (français : le Plongeon)

Enreg 25 juin TMC

Avec Burt Lancaster.

Le scénario, tiré d’une nouvelle de John Cheever, est solide.

C’est un homme la quarantaine ;en slip de bain qui sort de la piscine de propriétaires aisés sirotant des cocktails sur leurs chaises longues. Ils sont contents de le revoir ce type, tiens il y a longtemps qu’on ne s’est vu. Ils évoquent des souvenirs d’adolescence. Ned Merril se fait offrir un verre. Il informe ses « copains » qu’il va rentrer chez lui en traversant toutes les piscines rencontrées sur sa route. Il appelle cela « swimming home ». ce sera le chemin « Lucinda » ( le prénom de sa femme).

Dans la seconde villa, il rencontre L’ex-baby –sitter de ses filles. La jeune fille a maintenant 20 ans, elle porte un joli deux-pièces vichy bleu et blanc. Il fait un bout de chemin avec elle. Elle veut l’accompagner. Cette fois on est dans le sous-bois ; pour étonner la jeune fille Ned saute des haies et se fait une entorse. Il va boiter tout le temps. Il veut l’embrasser, et elle s’enfuit. Ned se trouve devant une nouvelle piscine, vide celle-là à proximité d’un petit garçon qui vend de la limonade. Il n’a pas les 20 cents (on croit que c’est parce qu’il est en slip de bain…) et se fait offrir le verre. Avec le gamin, il parcourt la piscine vide en faisant mine de nager. Il exhorte l’enfant à le suivre chez lui. Il a besoin de compagnie. Refus. A partir de ce moment tout ira de plus en plus mal. Ned s’écorche et boite dans les sous-bois alentour, doit traverser une autoroute où la circulation est infernale, rencontre près d’une autre piscine, des gens qui font la fête, et se fait jeter et même taper, parce qu’il leur doit de l’argent. Ensuite, c’est une ancienne maîtresse du temps où il était avec sa femme( on comprend que ce temps est révolu). Puis le voilà à la piscine municipale,, juste avant « chez lui ». Là il rencontre d’autres créanciers mécontents, qui nous apprennent que ses filles le détestent pour la situation dans laquelle les parents les ont mises. Il se sauve, et arrive à une grille de jardin vieille et trouillée qu’il peine à ouvrir.

C’est « chez lui », en tout cas sa destination. Le jardin est en friche, le cours de tennis (où disait-il jouent ses filles) est désert, l’orage éclate, et des trombes d’eau se déversent. La maison est abandonnée, un carreau est cassé, l’intérieur est plongé dans l’obscurité, et l’homme essaie d’entrer, c'est-à-dire de forcer la porte d’entrée, dont visiblement il n’a pas la clef. On suppose que la maison lui a appartenu, on ne sait où en réalité il vit, pour le moment en tout cas nu, sous une pluie battante.

La mise en scène exagère les »ralentis » et les effets d’eau (trouble, floue,) les jeux de lumière et d’eau (on en était féru à cette époque, voir aussi Deep End…) mais l’ensemble est vraiment bon.

la nouvelle de Cheever est tirée d'un recueil intitulé " l'Ange sur le pont". Pour l'instant, je ne l'ai pas trouvé...

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24 juillet 2013 3 24 /07 /juillet /2013 10:28
Revoir des films et les trouver différents

Sueurs froides Vertigo Hitchcock 1958

Polar film, enregistrement du 26.février . 2 eme fois.

Je suis tombée sur une version française

Tout est allé de travers dans mon appréciation ; L’acteur Stevens plus âgé que dans mon souvenir, mais il réussit à avoir l’air tourmenté. Kim Novak, surtout a moins de charme que je ne croyais. Son chignon est toujours parfait, certes, mais elle est décidément trop blonde pour le rôle…

Même châtain roux. Comment le policier en détachement peut-il tomber amoureux d’une femme aux airs fuyants, aux traits agréables mais passe-partout, qui a l’air de tomber de la lune. Une seule fois, lorsque, mise au lit par son prétendu sauveur, elle se soulève, regarde et écoute d’un air soupçonneux et anxieux, on se doute qu’elle joue la comédie et qu’elle a, en fait, une personnalité.

Connaissant l’histoire, je n’ai plus la surprise. Je me rends compte à quel point cette intrigue est invraisemblable. Il faut que cet homme soit bien atteint pour ne pas reconnaître Madeleine dans Lucie Barton, même si elle a changé de look, de couleur de cheveux et de robe, de manières (en fait , elle est elle-même à présent). Dans la seconde partie, ils jouent un jeu dont ils ne peuvent pas être complètement inconscients. Admettons… mais dans la première, l’homme s’il est à peu près normal, ne pourrait croire à une aussi grossière comédie. On dit que l’amour est aveugle, mais…

La seconde partie du film, loin de développer la personnalité de Lucie, accomplit la chute de la pauvre fille, que l’on réussit à plaindre. Certaines scènes restent effrayantes : la religieuse qui apparaît dans le clocher, juste à la fin avec son revêtement de bure, continue à faire peur, comme un vrai fantôme, alors même qu’elle propose… des paroles apaisantes.

En revanche, j’apprécie le clair-obscur bien réparti dans ce film ; la beauté des lieux où évoluent les héros. Le fleuriste, la salle de musée, le jardin où dans la première partie les protagonistes évoluent la nuit ; la berge avec l’arbuste où se tient la fille, devant la mer à San Francisco. Les premières scènes de poursuite stimulantes. On note les tenues de Kim Novak dans chacune des parties. On se les commente : le grand manteau blanc, le peignoir de chambre rouge à fleurettes (je l’aime bien celui là) la tenue noire ; et dans la seconde, prépondérance du vert au début ; avant qu’il ne la rhabille pour la mort. Ce rhabillage anéantit complètement la femme devenue objet, robot, mannequin, et aussi oiseau affolé.

La Nuit du chasseur (Charles Laughton) 3 eme fois. ****

Enregistrement d'avril

Je ne me rappelais pas qu’il y avait autant de scènes à l’orphelinat, dans la maison où Rachel recueille les orphelins. Après avoir pleuré ses enfants morts, Rachel en adopte d'autres. Elle a raison. Mais ce personnage m'avait laissé peu de souvenirs. C'est une femme autoritaire, psychorigide, et si j'avais été dans l'histoire, elle m'aurait engueulée sans arrêt avant de m'abandonner au prédateur....Heureusement que John sait se conduire bien.

Je pensais que la plus grande partie du film montrait le martyre de la pauvre Shelly, son assassinat, la fuite des deux enfants sur le fleuve et parfois sur la berge. Les scènes d’orphelinat ne sont pas dépourvues de suspense mais elles sont très convenues c’est pourquoi on préfère ne pas s’en souvenir…

J’ai trouvé que la petite Pearl avait l’air stupide et pas jolie du tout !!! J’en avais conservé un tout autre souvenir.

Les animaux, que le cinéaste filme abondamment pendant la fuite des enfants, sont très nombreux et bruyants. Il ne s'agit pas d'une ou deux grenouilles. Ces hiboux, crapauds, lapins et autres ont l’air d’animaux en peluche (animés bien sûr). Il s'agit du point de vue des enfants, et ils sont très sensibles aux animaux. Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point le cinéaste épousait le regard des enfants.

La rivière c’est l’Ohio.

Nuit du chasseur

Nuit du chasseur

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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 10:16

1969.

Aux USA en Arizona. Grève estudiantine. Manif et violences ; des étudiants sont tués, un flic aussi. Mark se trouvait dans la mêlée, et craint d’être accusé. Il se sauve, en empruntant un avion, un de ces petits avions individuels (mon frère an a possédé un). Il s’envole pour la première fois de sa vie et y prend plaisir.

Il va rencontrer une fille, forcément. Daria, jeune, jolie, avec des cheveux qui ondulent librement jusqu’aux fesses. Madeleine ou Raiponce ?

Ni l’une ni l’autre…

Elle est secrétaire et doit rejoindre son patron quelque part. Pas tout de suite, je veux aller méditer dans le désert. Ce désert c’est la Death Valley. L’avion de Mark et la voiture de Daria jouent à se poursuivre. A l’arrêt, font connaissance. S’en suit une consommation amoureuse dans ce décor sauvage. Zabriskie Point est un lieu, où se trouvait autrefois une rivière partiellement asséchée. Pendant l’étreinte des deux jeunes gens, on voit se multiplier les jeunes couples sur tous les monts alentours. Cela produit une certaine impression.

Finalement Mark et Daria déguisent l’avion en gros oiseau bizarre amusant et grotesque. Il veut retourner en ville et atterrir. Pour rendre l’avion. Et de toute manière où s’enfuirait-t-il ?

A peine à terre, il se fait tuer sans sommation. Daria le pleure et arrive chez son patron mais elle en repart aussi sec, et imagine que tout explose, la maison du patron, tout ce qu’on peut imaginer. Nous observons des tas de bribes d’objets volant et explosant, des incendies, tout cela pendant une bonne dizaine de minutes. Fin.

C’est une époque où les cinéastes s’essaient les uns au film politique gauchiste, les autres au psychédélisme. Parfois les deux. Antonioni montre la contestation étudiante qui ne mène à rien sauf au bain de sang. Les affiches immenses publicitaires que longent les jeunes gens sont dérangeantes, ignobles, et elles sont comme dans la réalité. C’est le meilleur du film. L’histoire d’amour est assez conventionnelle, à l’époque, on faisait beaucoup ce genre d’étreintes de corps jeunes dans la nature. Les paysages sont bien filmés et produisent leur effet, en évitant le côté carte postale. La fin ressemble à tous ces films psychédéliques, qu’on pouvait voir : More par exemple. Mais on ne s’attache pas aux personnages qui sont relativement désincarnés.

Dans la production d’Antonioni, c’est un film mineur. Il suit les conventions du genre, comme par exemple, Chroniques d’un amour suivait celles du film noir. Avec talent, mais sans originalité.

Antonioni Zabriskie Point *
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20 juillet 2013 6 20 /07 /juillet /2013 11:12
Ursula Meier L’Enfant d’en haut 2012

Un garçon d’une douzaine d’années, Simon, vit dans un petit studio en haut d’une tour d’HLM. En haut, dans la station de ski où il monte tous les jours, se trouvent des touristes bien équipés auxquels il vole leur matériel de ski pour le revendre à de moins favorisés ( les jeunes de son immeuble par exemple). Mais il fait aussi un trafic avec un des cuisiniers de l’auberge ou du restaurant… Habile, il rentre tous les soirs avec un petit magot. Sa sœur Louise( Léa Seydoux) part tous les matins avec un homme bien sapée, grandes bottes blanches et minijupe. On pense qu’elle se prostitue, mais le soir lorsqu’elle rentre elle n’a rien gagné, sauf parfois un œil au beurre noir. Un jour pourtant elle croit s’être trouvé un mec avec qui vivre. Elle lui présente Simon. Mais Simon, par jalousie peut-être, révèle une vérité que l’on aurait pu deviner sur Léa et lui. La démarche de Louise pour se trouver un foyer stable échoue.

Simon et elle se tapent dessus et se font des câlins après. Louise retrouve du travail comme ménagère et emmène Simon avec elle pour l’aider. Mais Simon ne peut s’empêcher de voler, c’est devenu presque machinal, chez lui. Nouvel échec. Simon reprend le téléphérique ; les employés du restaurant déménagent. Il se fait tabasser, et finalement il n’y a plus de touristes. Désespoir, abandon, nuit à la belle étoile, noire et froide, perdu dans l’immensité des pistes à présent désertées par la neige. Il redescend et croise Louise qui monte le chercher dans une autre cabine. Ils sont à la recherche l’un de l’autre…

Ce film est moins réussi que Home, bien qu’il traite du même sujet. Des jeunes en grande précarité et déréliction. Dans Home, il avait aussi les adultes et un plus de mystère et de folie, qui ici n’existe pas. Cependant, c’est pas mal.

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