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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 16:59

  la ferme des animaux

 

 

Les animaux de la ferme de M. Jones sont différents des autres : ils se sont trouvés un ancêtre Sage l’Ancien, de l’espèce porcine, dont les propos circulent dans les mémoires après sa mort «  nous avons un ennemi commun l’homme, qui nous exploite ; cela ne peut plus durer !"

Profitant d’une vacance du pouvoir humain, les animaux s’emparent de la ferme. Sage l’Ancien, a des disciples devenus naturellement leaders : Napoléon et Boule de neige font merveille  pour rédiger sept commandements réglant leur vie future, plus la décision de vivre en autarcie, un drapeau, un chant révolutionnaire Bêtes d’Angleterre, dont les couplets sont donnés : essayez de le fredonner sur l’air de l’Internationale, cela fonctionne.

 

Trop inventif, Boule de Neige provoque la jalousie de son acolyte et pourtant rival Napoléon  qui l’évince et désormais régnera par la force avec des chiens-soldats. Il y aura des purges napoléoniennes des massacres en série. Enfin retour au … calme… avec cette loi devenue célèbre «  tous les animaux sont égaux mais certains le sont plus que d’autres ».

 

Orwell joue sur les différentes appréhensions du porc. Aujourd’hui affublé de connotations négatives, il fut considéré comme sacré…

Il insiste sur l’absence de révolte de la part des animaux : l’âne Benjamin comprend la situation mais ne cherche pas à mobiliser ses congénères  contre les cochons déviants. D’aucun le diraient cynique.

Un effet comique remarquable est obtenu avec les moutons ( accessoires indispensables du pouvoir parce qu’ils répètent ce qui se dit le plus fort) en train de bêler les slogans.

Si certains animaux n’arrivent pas à s’alphabétiser correctement, c’est que l’instruction autorise le savoir ( lire les commandements) et qu’ils ont peur de savoir…

 

Une lecture réjouissante quoique pessimiste pour les adolescents et tous les âges! 

 

Indispensable à faire étudier au collège!

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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 14:07

Titre original : Tideline (Marée haute)

Sonatine, 2013, 380 pages.

A Greenwich, le long des quais de la Tamise, vit Sonia, femme de 45 ans, dans la maison dite « Les Berges ». Elle se plaît à évoquer ses jeunes années, un garçon appelé Seb, leurs jeux troubles sur et à côté du fleuve, une vie qu’elle regrette amèrement.

Justement un adolescent vient chez elle, Jez, le neveu d’une amie, pour emprunter un vieux vinyle de Tim Buckley. C’est fou ce qu’il ressemble à Seb ! Elle lui montre le studio de musique, les guitares, notamment une « douze cordes ». Ils boivent un verre de vin, Jez gratte quelques cordes. Fascinée par le jeune garçon, Sonia répugne à le laisser repartir. De là à multiplier les verres de vin, et à y glisser des somnifères de sa mère, il n’y a qu’un pas…elle se plonge dans la contemplation du garçon endormi, comme Psyché regardant Amour. Un Amour qui voudrait bien s’envoler vite fait, retrouver sa petite amie, puis prendre son train pour Paris, où l'attend sa môman. Mais c’est compter sans les sortilèges de Sonia…

J’ai bien aimé ce thriller, sur le thème de la séquestration et du syndrome de Stockholm, une femme qui séquestre un homme, ça change un peu de l’ordinaire. L’auteur s’est appliqué à rendre l’atmosphère de ce quartier de Londres (Greenwich), surtout les bords de la Tamise, avec un environnement plutôt moche : la vue sur Canary Wharf et le Dôme du Millénaire, les eaux boueuses, les détritus, la pluie et les caprices de la marée, la centrale électrique, un radeau de fortune, comment réussir à rendre cela attrayant ? Eh bien, de mon point de vue, Penny Hancock y arrive parfaitement ! Pour ce qui est des surprises et des rebondissements, elle s’y entend aussi. Un premier roman très réussi.

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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 18:35

Rivages-Poche, 233 pages.

Roman de 1965.

Un jeune couple marié et viscéralement catholique, au point que, si instruits et bien éduqués soient-ils, ils suivent à la lettre les principes de l’église, et ne s’autorisent aucune contraception, même pas le préservatif, s’en remettant à la méthode des « températures ». Plus sérieuse qu’Ogino, celle-ci consiste pour la femme à noter sa température tous les matins au réveil, sur des feuilles comme pour les malades. Au moment de l’ovulation, il y a une hausse de quelques centigrades, et au bout de trois jours de hausse, ils peuvent avoir des rapports jusqu’aux menstrues. En dehors de cela, ils pratiquent l’abstinence (ils pourraient au moins utiliser des préservatifs…). Bref, ils s’imposent un régime sévère, et ne réussissent pas à tenir. D’où le fait que trois enfants sont déjà nés depuis le mariage. Barbara craint d’être encore enceinte, ce matin-là. Adam, son époux fait une thèse sur la phrase longue dans les romans de DH Lawrence (Des romans où le sexe joue un grand rôle justement!).

Ce récit narre la journée d’Adam, laquelle ne devrait pas être pleine de péripéties, car il la passe à travailler dans la salle de lecture du British Museum. Mais justement ce jour-là, sera riche en événements curieux, souvent loufoques. Adam va rencontrer un Américain, venu dans l’espoir d’acheter le British Museum, Et aussi trois mystérieux Chinois venus à sa table de lecture , mais pourquoi donc? At cause d’un quiproquo au téléphone (qui n’’est pas sans rappeler le « 22 à Asnières ») , de fausses informations circulent. On craint le pire pour cette vénérable institution. Adam aura de gros problèmes administratifs. Il va aussi se rendre chez une dame pour obtenir des inédits d’un très mauvais et très catholique auteur. Cet épisode est d'ailleurs le plus réussi...

Dans l’ensemble, c’est divertissant, les effets comiques recherchés font mouche.

On n’arrive pourtant pas très bien à croire que ce jeune couple ne veuille pas du tout de contraception, alors qu’ils ne semblent pas inhibés sexuellement. Ces deux attitudes ne vont pas ensemble. On regrette aussi que Barbara doive se contenter d’être une mère au foyer, sans autres occupations.

Dans sa préface, Lodge prévient qu’il a glissé un certains nombre de passages parodiques « A la manière de » dans son récit. Il fait bien de le dire, car je n’aurais rien soupçonné. A part le monologue de Barbara imité de celui de Molly, très reconnaissable, les autres sont discrets.

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 14:43

RebeccaMXM1IVL

 

 

 

Livre de Poche 1971 ; achat Brocante.


Ayant presque tout oublié de l’intrigue de ce roman, célèbre pour l’adaptation qu’Hitchcock en fit, je me suis lancée dans cette lecture, d’une jeune fille seule au monde, sans argent ni famille, demoiselle de compagnie d’une vieille harpie. Première moitié du 20 e siècle, à Monte Carlo, où sa patronne séjourne pour quelques jours. Elles y font connaissance de Maxim  de Winter, riche propriétaire du domaine de Manderley situé à l’ouest de l’Angleterre au bord de la mer.

Il a 42 ans, a perdu sa femme récemment qui s’est noyée son voilier ayant coulé. Il est morose, mais très vite, il se plaît dans la compagnie de ??? : On ne saura pas le prénom de l’héroïne ; elle parle à la première personne, et son nom n’est jamais mentionné : tour à tour, c’est «  vous ; mademoiselle, Madame, madame de Winter, la nouvelle Madame de Winter, ma chère, ma chère petite, ma chérie, mon enfant… »

On peut dire que le prénom de la sinistre Rebecca, ne lui aura pas permis d’officialiser le sien, même pour le lecteur !

La jeune fille trouve à Maxim de Winter quelque chose de médiéval ; elle en tombe amoureuse : il est riche,  gentil avec elle, encore très avenant pour son âge. Le mariage proposé apparaît comme un conte de fée.

Cependant, arrivés à Manderley, le nouvelle Mme de Winter, doit affronter la gouvernante Mme Danvers, qui vit dans le culte de Rebecca disparue, vient se recueillir dans son ancienne chambre gardée en l’état. En effet, Rebecca c’était l’œuvre de Mme Danvers qui l’a élevée, et lui a permis d’être ce qu’elle était. Rebecca, dressée par elle, lui permettait, par procuration, d’assouvir une vengeance personnelle contre les maîtres, spécialement les hommes. Et bien sûr, Mme Danvers adorait Rebecca, sa créature.

Tout cela la nouvelle venue ne le saisit que partiellement. Elle sait devoir se méfier de la domestique, mais n’y parvient pas. Maxim revenu à Manderley, reste triste et préoccupé. Il aime toujours Rebecca et en pense qu’à elle, se dit la jeune épousée. Elle ne comprend pas bien la situation, et nul ne vient l’éclairer. Puis, elle se sent inutile, inférieure à la précédente femme, qu’elle imagine parée de toutes les qualités. N’ayant pas l’habitude d’être servie, elle ne sait quoi dire aux domestiques, et fait semblant de s’occuper. Autrefois, elle dessinait, mais ici on lui dit «  c’est un joli petit talent que vous avez là », cependant ce n’est pas le genre de discipline à laquelle s’adonnent les femmes de son rang. Les propriétaires du coin chassent, font de l’équitation, du golf, les femmes ont de belles toilettes. On s’adonne aussi à la voile. Justement en se promenant avec le chien vers la mer, la jeune femme trouve une maisonnette dans laquelle Rebecca avait coutume de séjourner, et de se reposer de ses virées en mer. Pas seule, d’après ce que lui dit Ben, un brave homme retardé mental, mais observateur.

 

Le roman est assez pénible à suivre, surtout les pensées et imaginations de l’héroïne, ennuyeuses à souhait. Je les ai passées.  La description des mœurs de l’aristocratie de province est assez bonne, les descriptions de la nature soignées, mais moins intéressantes que la Cornouaille de l’Auberge de la Jamaïque. L’intrigue est menée avec beaucoup de lenteur. Pour ce qui est des personnages, Miss Danvers domine la distribution. Le portrait qui est fait de Rebecca est tout de même assez conventionnel, on l’espérait plus développé. Les autres personnages sont aussi très convenus.

L’auteur, c’est dommage,  n’a pas décrit l’incendie dont Hitchcock fit un morceau de bravoure…le Maître avait su également nous dispenser des états d’âme de l’héroïne, réduits à quelques phrases mélancoliques d’une voix off au début du film. Il avait su enchaîner rapidement des développements ici trop répétitifs. Bref, le film est très supérieur à ce roman…

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1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 09:29

l'Invitation à la vie conjugale. SL500 AA300

 

 

Invitation to the Married Life 1991

Folio 2006, 441 pages.

 

Frances Farthingoe a décidé d’organiser une somptueuse soirée dansante pour le mois de septembre dans cette grande et sombre maison où elle vit près d’Oxford, avec son mari Toby et sa fillette Fiona. Il y aura environ trois cent invités, et les invitations sont envoyées quatre mois à l’avance.

Nous suivons le quotidien de quatre couples et deux personnes seules pendant ces mois et, dans une seconde partie plus courte, tout au long de la fameuse soirée.

Frances organise une réception grandiose, parce qu’elle s’ennuie chez elle.  Ne travaillant pas, elle a besoin de projets à réaliser sur le long terme. Analyste programmeur, son époux passe ses journées sur un ordinateur, et ses nuits  à camper dans  la forêt toute proche et à observer la vie des bêtes nocturnes. Les centres d’intérêt des deux époux sont fort éloignés…Frances aime encore Ralph Cottingham, avec qui elle a été liée autrefois.

Il en est de même pour Rachel et Thomas, deux de leurs invités comptant parmi les amis proches.

Thomas passe toutes ses journées dehors à s’occuper d’import-export, et de sa maîtresse du moment. Rachel ne fait pas grand-chose de ses journées. Elle a pris l’habitude de se coucher le jour pour dormir de longues heures dans leur belle chambre à coucher. Dormir, rêver peut-être ? Non ! Même pas… Ces époux craignent de se retrouver ensemble, car « il faudrait trouver un sujet de conversation ».

En revanche, Mary et Bill, couple septuagénaire vivant à la campagne, s’entendent bien : Mary cuisine et Bill coupe du bois. Tous deux adorent leur jardin. Ils font de longues promenades sur la plage avec le chien.

Ursula leur fille et Martin leur gendre sont un autre couple parfait, toujours amoureux. Elle est architecte paysagiste, lui professeur d’économie. La seule ombre au tableau c’est Ralph, leur ami amoureux sans espoir d’Ursula.  

Que va-t-il se passer pendant ces quatre mois ? Pas grand-chose, sauf que Thomas, amateur d’aquarelles du 19 eme siècle représentant des paysages, ne va trouver des toiles vraiment belles, et tomber amoureux du peintre, Rosie, une femme qui pourrait être sa mère…

 

C’est la vie quotidienne que nous partageons, les petits bonheurs, les craintes, les déceptions, les affolements passagers, de ces personnes. De lentes évolutions se préparent, qui trouveront leurs accomplissements dans la fameuse soirée…

L’art de l’auteur est dans la description réaliste, minutieuse et détaillée de ces quatre mois de vie de personnages qu’on peut trouver un peu trop « normaux ». Le ton est ironique, souvent, féroce quand il le faut, et il y a quelques scènes amusantes. L’auteur, cependant, a de l’empathie pour ses personnages. Les portraits ne sont pas « au vitriol », et il n’y a ni drames, ni fortes intrigues, comme chez d’autres romancières anglaises. C’est avant tout un roman d’atmosphère, et comme tel, il est réussi.

 

C'est une lecture commune avec Anis et j'ai hâte de connaître son avis

 

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 17:11

Byatt Tour de Babel4

 

 

 

1er publication 1996.

Flammarion, 2001, 689 pages.

 

Voici la troisième partie de la saga familiale commencée avec «  la Vierge du jardin », et poursuivie avec « Nature morte ». Il faut bien du talent à Mrs Byatt pour m’avoir entraînée jusqu’au troisième tome, moi, qui, avec l’âge, ai tendance à fuir ces gros romans qui détaillent longuement la vie de nombreux personnages sur des durées variables, en tenant compte du contexte social, bien présent lui  aussi.

Fuir ces romans dans la mesure où ce n’est pas le type de récit que l’on peut lâcher un temps pour le reprendre ensuite. Narratif, explicatif, fluide souvent,exigeant parfois,il demande d'être lu en une seule fois...

 

Bienvenue au club de Coe est la dernière saga que j’ai pu achever, et pour Zola, je n’ai pas dit mon dernier mot…

 

En 1964, soit six ans après Nature morte, Frederica Potter, devenue l’héroïne de l’histoire, tente de se sortir d’un mariage avec un mari odieux (que l’on appellerait à présent un « pervers narcissique » ), mariage qu’elle a contracté un peu comme une maladie, mais dont un enfant est né, Leo, dont elle ne peut faire l’impasse. Grâce à ses anciens amis de Cambridge, elle regagne Londres avec son petit garçon, se fait héberger chez un ami d’Alexander, et commence à gagner sa vie comme enseignante de littérature pour adulte, et lectrice de romans pour un éditeur. Cette partie est fluide, romanesque parfois, plaisante en gros.

Ensuite, nous suivrons sa procédure de divorce contée par le menu : il est intéressant de voir comme, dans les années 60, la femme est blâmée d’avoir des liaisons avant le mariage (ceci s’appelle incontinence prénuptiale !!!  ), De vouloir travailler (car elle doit s’occuper à plein temps de l’enfant et du mari) et même si au foyer, de s’adonner à des activités telles que la lecture…

 Frederica enseignante pour adultes, proposant des lectures de DH Lawrence, Kafka, ou Sartre, cela génère des conversations intéressantes ; quant à ses nouvelles amours, elles seront comme les anciennes, courtes et vite insatisfaisantes, et ses essais d’écriture genre « cut-up » carrément barbantes.

Daniel Orton toujours présent, tente un rapprochement avec ses enfants, et fait « du social » en tenant à l’écoute des malheureux dans une structure de type SOS amitié. Marcus le frère de Frederica, est devenu biologiste et s’occupe d’escargots, ainsi que de génétique. L’auteur y apporte un compte rendu sérieux de l’état des recherches scientifiques de l’époque.

Alexander Wedderburn se trouve dans une impasse en tant que dramaturge : il écrit du théâtre à textes, alors que les nouvelles tendances misent sur la mise en scène, la gestualité, l’interprétation : théâtre de la cruauté, theâtre minimaliste ou carnavalesque…avec peu de mots!! Alexander ne peut pas suivre ; il devient enseignant, et participe à une commission d’enquête sur l’enseignement : faut-il apprendre par cœur ? ou mettre l’élève en situation de « découverte  du savoir et l’y accompagner » (tarte à la crème qui eut de beaux jours devant elle) plus la question sur l’enseignement des langues , l’élève doit-il apprendre la grammaire… cette partie est intéressante , l’on y participe à toutes sorte de discussions et mises en scène sur les « nouvelles » façons d’enseigner, et les conceptions du monde qui prévalent à chaque option.

 

Une histoire dans le roman nous contée sous la forme d’un conte philosophique « la Tour de Babil ».

Il s’agit pour un groupe de personnes fuyant un pays en guerre civile, de gagner « laTour Bruyarde » par delà les Alpes et d’y former une communauté, où, selon Culvert, qui veut en être le programmateur, tout le monde pourra (et devra) satisfaire ses désirs et ceux des autres dans un monde où il n’y aura plus ni maître ni serviteur. Je vous laisse deviner l’issue.

Cette Tour, n'est pas sans faire écho au domaine de Bran House dans laquelle nous avons trouvé Frederica littéralement séquestrée, et l'on se demande ce que deviendront les éventuels fuyard...

J’ai aimé ce récit, mais moins son auteur, personnage suicidaire, arrogant, désabusé, qui parasite littéralement le récit principal par sa présence.

Il y aura d’autres récits dans le récit, notamment un conte dans le goût de l’héroïc fantasy , narrée par une amie de Frederica, à de jeunes enfants. Et des poèmes, certains très bons, d’autres carrément nuls,  ainsi que des documents à lire, pour se plonger dans le vécu socio-intellectuel de l’époque. L’élection d’Harold Wilson premier ministre, la crainte de la guerre atomique… et tant d’autres événements.  

 

Au total un roman bien touffu, très documenté, écrit dans une langue soutenue, souvent intéressant, parfois passionnant.

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 23:48

  Nature morte9

 

 

 

Flammarion, 2000. 550 pages environ

 

Suite de La Vierge dans le jardin


Titre :  Still Life... le roman cherche à appréhender l’être humain en vie dans son rapport à la mort, et de façon générales les diverses manières dont les organismes vivants s’acheminent vers la mort, ( il sera question d’Au delà du principe de plaisir et d’autres travaux sur le sujet) sur la façon de rendre par le langage les « choses » que les peintres traduisent dans leurs toiles, choses mortes, inanimées, vivantes.  Interrogations littéraires et philosophiques qui s’entremêlent assez habilement avec l’intrigue : Nous partageons l’existence  des trois enfants Potter et du dramaturge Alexander de 1954 à 1956.


Stéphanie  est restée à Blesford. Epouse de Daniel Orton, pasteur de la paroisse (le mariage a eu lieu dans le premier tome), elle est maintenant enceinte et doit quitter son emploi d’enseignante. Dans les années 50 une femme même instruite ( et licenciée de Cambridge tout de même !!!) peut ( et doit ?) devenir une femme au foyer à 25 ans. Cependant, Stephanie a l’impression d’avoir choisi et elle aime Daniel. Les pages consacrées à la grossesse et à la naissance de son premier bébé sont d’une grande justesse. « J’ai sombré dans le biologique » aime-t-elle à se répéter. Frustration, humiliation, mais aussi grand bonheur, lumière (voire davantage : le bébé corps glorieux…) et vie quotidienne décevante. La belle-mère odieuse, un personnage secondaire fort bien rendu qui nous fait rire (jaune) et nous horrifie, le frère Marcus et ses troubles psychologiques à la maison, et cette façon qu’a Stéphanie pour se défendre de cette peste, d’accueillir chez elle toute la misère du monde de Blesford …. Avec Daniel des hauts et des bas, ce jeune couple a quelquefois l’air d’avoir quarante ans ! Le combat de Stephanie pour pouvoir encore lire et penser… un nouveau pasteur Giddeon un  peu trop zélé …


Marcus. Si pour Steph ça va de plus en plus mal, pour Marcus ça semble s’arranger un peu. Il fréquente le camp de jeunes chrétiens de Giddeon, et si Giddeon est nocif pour certains adolescents, comme Marcus sait prendre ses distances, il en tire profit. Il se fait deux amies, s’intéresse aux mœurs des fourmis et autres petits animaux. Chez lui le fantasme, le sérieux scientifique, et le goût de l’investigation font bon ménage. Chez Stéphanie, il endure des moments pénibles et s’en tire…


Frederica se positionne de plus en plus comme la véritable héroïne du roman. D’abord jeune fille au pair en Camargue, elle y rencontre Alexander, qui, au mas Cabestainh écrit une nouvelle pièce sur les amours contrariées et tragiques d’une dame du Moyen Age pour le seigneur de Cabestan, son amant dont le cœur lui est servi sur un plateau… en même temps Alexander travaille sur la correspondance de Théo et Van Gogh, et prépare une pièce sur le conflit entre Gauguin et Van Gogh «  La Chaise jaune ». Il s’interroge : comment rendre les choses en peinture et par le langage quelle est la différence ? Frederica l’écoute parler de ses recherches. Elle voudrait bien qu’il arrive autre chose...

Bientôt la voilà étudiante à Cambridge, assistant à la vie intellectuelle de l’époque, s’en imprégnant : reviennent comme leitmotivs : La Chaise jaune d’Alexander, La racine de marronnier que Sartre n’arrive pas à mettre en mots dans la Nausée, la mouvement des « jeunes gens en colère » de Kingsley Amis son « Jim la chance », le Van Gogh des mangeurs de pommes de terre et celui du Faucheur le traitement de la lumière, l’absente mallarméenne de tout bouquet  … Frederica fait des rencontres : un  étudiant, Alan, qu’elle appelle le Caméléon, trop sympathique pour être autre chose qu’un ami, Alexander avec qui toujours rien n’arrive, un professeur spécialiste de Mallarmé, juif austère, dont elle est amoureuse, il est intelligent et tellement beau ! Mais au toucher, elle a comme des surprises, et finalement sort avec Nigel Shreiver, dont on ne sait trop quoi penser sinon qu’il danse assez bien.  On aime assez le hollandais « polymathe ». En même temps Frederica s’interroge sur son avenir : elle ne veut pas enseigner somme son père et Stephanie, elle pense que se marier sera inévitable. Le moins pire serait d’épouser un professeur d’université…

 


Pour ceux qui ont lu le roman :

Je trouve que Byatt se débarrasse un peu cavalièrement de Stephanie. N’avait-elle plus rien à en dire ? Je m’étais attachée à elle, et suis fâchée que Daniel reste seul en scène, ce personnage m’ennuie, ses pérégrinations de la fin ne m’intéressent pas, je les ai lues en diagonales.

Néanmoins, je lirai le livre suivant…

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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 23:39

Justine-0

 

 

LP, 1959, 417 pages.


1er tome du célèbre «  Quatuor d’Alexandrie ». Livre trouvé dans le studio, à Rome, alors que je n’avais plus de lectures. Un vieux « poche », édition de 1959. Je l’ai emporté, d'autant plus que je voulais lire cette oeuvre un jour ou l'autre.

 

Dans l'ensemble, c'est une déception...

 

Le narrateur, Darley, originaire d’Irlande, se trouve vivre seul avec « l’enfant de Melissa » qui est morte.

Il va nous raconter son passé tourmenté à Alexandrie, avec Mélissa, qui fut sa maîtresse. C’était une chanteuse de cabaret gentille et jolie qui lui a plu parce qu’un vieux protecteur la poursuivait, et que, de toute manière, elle vivait plus ou moins de ses charmes. Bien obligée d’ailleurs… Les autres personnages principaux sont Nessim, un homme d’affaires très riche, qui fait de l’argent sans trop se fatiguer, un homme vraiment très doué, qui intrigue aussi en politique ( mais Darley ne sait trop ce qu'il cherche à faire...) et Justine, une jeune juive égyptienne, maîtresse de Nessim, qui va bientôt devenir aussi celle du narrateur. On dit qu’elle est nymphomane et plus ou moins frigide, ayant beaucoup pâti des hommes dans sa prime jeunesse. Un autre personnage important est  Balthasar, qui dirige une secte gnostique. Justine s’intéresse beaucoup à la cabbale.

Justine fascine un peu tout le monde, même les femmes. Pour le narrateur, «  c’est l’incarnation de la Femme ». Mais après avoir brillé de mille feux, dit une amie de Darley,« elle est partie en Israël vivre dans un kibboutz … « et est devenue« cette petite paysanne boulotte, qui se coupe les cheveux elle-même car elle a plein de queues de rats dans le cou ».

A mon avis, c’est ce qui pouvait arriver de mieux à cette pauvre femme fatale. Etre enfin délivrée de la séduction...


l'auteur est un fameux écrivain. Son inspiration est quelquefois proche de Baudelaire. Cependant, c’est à Constantin Cavafy, son poète préféré, qu’il se réfère. Descriptions urbaines et maritimes sont très valables quoique souvent un peu trop «  lyriques «  à mon goût.


Pour raconter ce difficile passé dont aucun personnage ne sort indemne, Darley rapporte des conversations, des lettres, des récits de réceptions, de courses-poursuites, des agonies (car on meurt beaucoup et on souffre), dans un apparent désordre, au gré de ses souvenirs. Les récits longs alternent avec les flashes intenses mais qui ne font qu'épaissir la part de mystère de ces êtres.  

Le narrateur veut comprendre Justine, et cite longuement «  Mœurs », le roman d’un autre écrivain que lui, qui fut l’amant de Justine et a décrit leur relation dans cette œuvre. Il cite aussi « le journal « de Justine. Lorsqu’un écrivain utilise le procédé de faire citer à son narrateur des documents d’autres que lui, il devrait s’arranger pour que ces autres voix soient différentes de celles du narrateur. Et ce n’est pas le cas ici…


 L’intrigue consiste en rivalités amoureuses diverses, souvent dramatiques. Mais Darley soupçonne Nessim et Justine d’agir pour d’autres buts, qu’il ne saisit pas vraiment. Justine, qui collectionne les amants, on ne sait pas trop ce qu’elle veut, et bien certainement, elle n’aime aucun d’entre eux. D’autres révélations devraient venir du livre suivant, mais je n’irai pas  jusque là.

En dépit du talent de l’écrivain, je me suis ennuyée à lire ce livre. Les personnages ne m’ont pas plu, et je n’ai pas été non plus sensible à la magie de la ville d’Alexandrie…

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 15:41

  l'agent secret 0

 

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Première publication en 1907. Vous pourriez le trouver en livre de poche.

 

Mr Verloc travaille pour les renseignements secrets à l’ambassade de Londres, ainsi que pour la police. Il les renseigne sur les activités des anarchistes, tout introduit qu’il est dans cette congrégation dont il écoute les discussions et suit les déplacements.

Officiellement, il tient un magasin où l’on vend de vagues articles de papeterie. Winnie, sa femme, beaucoup plus jeune que lui, l’a épousé parce qu’il avait un peu d’argent et voulait bien prendre chez lui sa vieille mère infirme et son frère débile auquel elle est si attachée, qu’elle ne se plaint pas de ne pas avoir d’enfants. Malmenée par un père cabaretier et alcoolique, elle a voué son existence à Stevie que le père battait comme plâtre. Elle sait que Mr Verloc supporte le garçon comme « un animal pas trop gênant ».

Se doute-t-elle des véritables activités de son époux ? Elle reste impénétrable, mais , parmi les douteuses fréquentations de son mari, elle aime bien Michaelis, qu’elle repère comme victime.

Cet homme, condamné jeune à perpétuité pour une affaire où il n’avait tenu qu’un rôle mineur, est devenu anarchiste, parce que sans place dans la société.

Loin de vouloir jouer les héros, Mr Verloc considère son travail comme la routine d’un petit fonctionnaire. C’est pourquoi il va perdre tous ses moyens, lorsque Mr Vladimir, secrétaire d’ambassade, le convoque un matin, et lui signifie son congé, à moins qu’il ne se lance dans une action spectaculaire destinée à, soi-disant, mécontenter et affoler la population, faire travailler la police ( qui s’endort paraît-il), et faire sortir les anarchistes de leur trou.

Bref, Mr Verloc devra faire exploser une bombe à Greenwich.

Est-ce une plaisanterie ? Mr Verloc , craignant de perdre son emploi, se lance dans l’élaboration du projet, de façon délirante, parce qu’il veut sauver sa peau, son emploi, sa sécurité…

 

Les anarchistes n’ont pas la part belle dans ce roman , en particulier les délégués du Comité Rouge, tous lâches et stupides, le phraseur Karl Yundt  le « camarade Ossipon » décrété docteur pour une vague année de médecine et qui joue un rôle ignoble auprès de la pauvre Winnie. Sans compter « l’homme au détonateur » qui ne se déplace jamais sans sa bombe. Mr Verloc n’est pas en reste, petit fonctionnaire grisâtre, devenu lâche , assassin, ignoble dès qu’il croit devoir se livrer à un acte héroïque. Parmi ce tas de pauvres crétins que le narrateur fustige à l’aide de traits mordants, de cynisme sec, et d’humour noir, Winnie est la seule à qui le lecteur reconnaît des sentiments humains et un certain courage. Par ailleurs, ce roman n’est pas « pessimiste » il est seulement lucide, et plein d’intelligence, tandis que l’intrigue est fort bien menée…

Après plusieurs Conrad, le dernier en date "Lord Jim" (pour aider ma fille qui devait le lire pour ses études) , j'ai eu la nette  impression de n'avoir  pas le pied marin. En effet, ce roman me convient mieux...

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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 00:23

silas marner  

Titre complet «  Silas Marner ou le tisserand de Raveloe »

Première publication en 1861.

 

Silas Marner, jeune tisserand orphelin, vit une existence ardente et même mystique, dans une secte religieuse « la cour de la Lanterne ». Il tient, de sa mère quelques vertus concernant les plantes médicinales, et pour le reste, est assez simple d’esprit et fort honnête. Sa naïveté lui joue un mauvais tour. Son ami de toujours, William Dane lui prend sa fiancée et le fait accuse d’avoir volé les économies d’un archevêque mourant qu’il veillait.

Silas ne sait se défendre, fuit la ville, et s’insalle à Raveloe : il ne peut rien partager avec ses voisins, croyant les hommes mauvais et le Ciel hostile envers lui. Pendant quinze ans, il s’occupe uniquement de tisser, et de contempler les pièces d’or et d’argent qu’il gagne, sans les dépenser. Il est donc deveu « avare » mais ce n’est pas par peur de manquer.

Godfrey Cass, le fils du squire de l’endroit, a mené une existence dissipée. Marié secrètement avec Molly, une pauvre fille droguée à l’opium et couverte de dettes. Il envoie son frère un gredin, vendre son cheval Eclair pour 120 roupies. Ivre, Dunsay tue le cheval, rentre, arrive par hasard chez Silas parti sans fermer la porte, et vole son argent avant de disparaître.

Godfrey se réjouit de cette disparition. Dunsay le faisait chanter menaçant de révéler son mariage secret.  Godfrey se rapproche de Nancy, sa promise officielle, à l’occasion du bal du jour de l’an.

Mais ce soir-là aussi, on retrouve Molly morte dans les buissons, et son enfant, une fille, réfugiée chez Silas qui, myope, la voyant entrer, a d’abord cru au retour de son or… !!!

C’est dire que la nouvelle arrivante est un vrai trésor. Sous le nom d’Eppie, elle va devenir le personnage numéro deux de ce roman qui dure 55 ans ( la vie entière de Silas) . Le rythme est très lent, et l’on ressent le silence ( c’est Silas qui préside à la narration) . L’on pénètre dans un monde rural, les gens du village parlent avec leurs langages respectifs, les descriptions et petits détails sont abondants, et la maison de Silas est le lieu de passage de diverses personnes, chaque passage dans cette demeure relance l’action.

L’ensemble est un peu lourd et passéiste.

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