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21 octobre 2018 7 21 /10 /octobre /2018 19:38

 

 

200 pages, 2017.

Titre  original : The Risen

 

Une fille nue apparaît près d’une rivière et elle plonge ; deux frères qui pêchaient la truite, l’ont aperçue. Et veulent la revoir, ce qui sera assez facile.

Ils auront l’occasion de s’amuser un peu, pour la première fois d’une vie dominée par le grand-père , tyran domestique, qui les élève avec beaucoup de sévérité, et sans craindre le recours à l’illégalité.

Bien plus tard, la soixantaine arrivée, le corps de l’ondine est retrouvé, émergeant de la rivière. Le frère aîné est devenu chirurgien comme son grand-père le voulait ; l’autre frère se noie dans l’alcool, depuis ce fatidique été, où « Ligeia » est repartie pour sa Floride natale ; c’est du moins ce que disait Bill, mais de toute évidence, il mentait… Eugene veut savoir la vérité.

le personnage d’Eugène  m’a lassée, car il est veule et sans aspérité ; toute une vie à se noyer dans l’alcool, puis à la découverte du cadavre, il contraint son frère à lui révéler quelque chose de plus … mais cela ne le rend pas plus attrayant.

Le sujet du livre n’est pas cette amourette de jeunesse mais comment l’infâme tyran qu’est le grand-père mène son monde grâce au chantage et à l’argent, et intimide toute la contrée. Un abominable personnage… !

L'écriture de Ron Rash est toujours belle mais  ce récit m'a laissée dubitative, je le trouve plutôt quelconque par rapport à ses précédents romans.

 

De lui, il me reste à lire "Incandescences" un recueil de nouvelles, et Serena...

 

 

 

 

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15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 19:35

Actes sud, 2018, 420 pages.

Nous sommes en 1992, à Heillange, en Lorraine ; Anthony, 14 ans et «  le cousin » un peu plus âgé, s’ennuient sur une plage près du lac, la plus mauvaise plage ( elle jouxte une décharge municipale).  Les deux garçons empruntent un canot pour rejoindre la « plage des culs-nus » où Anthony espère voir des filles à poil pour de vrai. Il va en pincer durablement pour Stéphanie ( en maillot de bain). Ce fait l’entraîne dans une fête dans une maison bourgeoise où il se fait voler la moto de son père.

Stéphanie, la moto, Hacine,  le voisin à éviter qu’on retrouve toujours, les amis des jeunes et les soucis des parents( le chômage, l’alcoolisme)  vont être les leitmotivs qui rythmeront les vacances d’Anthony jusqu’à la fin des années 90…   Anthony est fâché avec l’école et  susceptible d’obtenir un bac technique qui ne servira à rien ; Hacine est déjà déscolarisé et décidé à s’enrichir dans la petite délinquance ; Stéphanie se dirige mollement vers un avenir de cadre sup ;  ces vacances relatées tous les deux ans mettent en scène la vie dans une cité et dans les pavillons en banlieue d’une ville moyenne. Les milieux sociaux sont minutieusement décrits, avec ces petits détails qui nous font vivre dans la peau des personnages, et arpenter ces lieux désolés ( hauts fourneaux éteints, terrains vagues, centres commerciaux où l’on traîne, bistrots , piscines municipales, plage de bord de lac, genre de faux centre ville, où l’on se rend avidement en quête d’un peu d’animation.

C’est un roman d’apprentissage de la vie, et il ne se passe rien de notoire. L’auteur a eu soin d’éviter les effets faciles : il y aura beaucoup de violence mais pas de crime, beaucoup de sexe mais souvent raté, des rêveries, mais pas de passion fatales ni d’avortements sanglants. Les dialogues des jeunes sont retranscrits dans une oralité scrupuleuse, avec les tics de langage de l’époque, et les non-dits qui sont palpables dans les propos échangés : les personnages  finissent toujours par remarquer plus ou moins explicitement «  au fond, on n’a rien à se dire ».

C’est une gageure de réussir à intéresser avec ce type de sujet. Nicolas Mathieu y parvient.

 

 

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10 octobre 2018 3 10 /10 /octobre /2018 10:43

 

Gallimard 2018 142 pages

1935, le narrateur intègre une prépa de sciences tenue par des « Jèzes » : il s’entiche de Conrad, un élève pas comme les autres, plus âgé, plus au fait des choses de la vie, notamment le sexe.  Plus encore,  il mène son existence en toute indépendance ; Robin, lui, est très proche de sa mère, et cela lui pèse. C’est un enfant »posthume » né d’un homme tué quelques mois plus tôt, dans les tranchées de la Grande Guerre.

A l’occasion d’un séjour dans la toute nouvelle station de ski de Val d’Isère, le jeune s’éprend d’une jeune fille qui voyage seule avec son carnet à dessin…

La trame narrative fait penser à ces romans dans lesquels un narrateur se lie d’amitié avec un camarade d’école différent des autres, qui le fascine et l’inquiète : le Silbermann de Lacretelle,  le Demian de Hesse, ou même,  plus simplement le Grand Meaulnes. Cette inclination mène souvent à une femme.

Dans ce roman, le protagoniste est destiné à progressivement perdre ses illusions, grâce à son nouvel ami, et ce processus est bien amené. Le collège de Jésuites est décrit comme un monde sans pitié qui préfigure l’écrasement de la guerre proche. Les scènes du village dans la neige m’ont plu également, le réalisme y côtoie le tragique et la beauté discrète des paysages. L’écriture est élégante, d’une belle tenue,  la narration sobre, un ensemble austère, un apprentissage difficile sur fond de Front populaire et nazisme menaçant.

Une auteure que je ne connaissais pas, et que je suis contente de découvrir, les hasards parfois heureux des emprunts en bibliothèque…

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3 octobre 2018 3 03 /10 /octobre /2018 10:10

 

 

 

Quai Voltaire, 528 pages.

Connecticut, environ de Chosen, sur la côte, une ferme isolée.

Février 1979. George Clare se présente chez ses voisins les plus proches pour dire qu’il a retrouvé sa femme assassinée dans son lit, d’un coup de hache. Un carreau a été brisé au ré-de –chaussée.

Le couple vivait là depuis le mois d’août précédent avec leur petite fille Franny. Celle-ci devait dormir au moment du drame. Elle ne semble pas avoir vu quelque chose. George était à l’université, donnant ses cours d’histoire de l’art.

Le shérif Lawton pense que George est coupable, et c’est loin d’être une opinion isolée. Le couple en s’entendait pas, George était brutal, imprévisible. Il avait eu une très jeune maîtresse, Willis, qui en sait long sur son passé, mais elle ne va pas pouvoir parler… et du coup,  on n’a aucune preuve.

De nombreux flash back nous ramènent en arrière : notamment lorsque la vieille ferme appartenait à la famille Hale : en faillite, ils se sont suicidés ( ou le mari a entraîné sa femme dans la mort sans qu’elle s’en doute, pour le lecteur ce serait plutôt ça ), laissant trois garçons de 12 à 18 ans. Depuis , la maison est tenue pour maudite et même hantée. Le fantôme de la femme erre dans ces lieux . La nouvelle maîtresse de maison sent sa présence et même la voit une ou deux fois. D’autres personnes sont conscientes d’une entité invisible.   

La femme assassinée Catherine, et George son époux sont les personnages principaux ; un couple très mal assorti, marié à cause de la grossesse surprise de Catherine. Celle-ci est très croyante, éprise de spiritualité, et son mari s’en exaspère. D’autres personnages sont développés : deux des fils Hale,  Cole qui venait garder la fillette, et Eddy son frère aîné qu’on employait à rénover la ferme. Willis une très jeune fille déprimée, serveuse dans l’auberge la plus proche, amie d’Eddy et maîtresse de George ; un couple de hippies d’âge mûr,  Bram et Justine qui exploitent une autre ferme avec sérieux. Les Lawton, lui, shérif et elle agente immobilière. Le chef du département de l’université qui emploie George : un homme qui apprécie Swedenborg et donc s’adonne à l’occultisme ; George faisait une thèse sur George Innes, un peintre de paysage de l’école d’Hudson.

Petit à petit se dévoile une partie du tempérament et des méfaits de George, mais on ne saura jamais tout. Le roman est bien construit, certaines descriptions sont  fortes.

Le roman est imprégné de  l’aspiration à la spiritualité, passant par la contemplation de la beauté : l’auteur est probablement adepte elle aussi des thèses de Swedenborg ; cela se sent. Cette atmosphère et cette idéologie m’ont gênée.  Trop de contemplation, et aussi, il faut le dire un certain manichéisme.

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26 septembre 2018 3 26 /09 /septembre /2018 23:38

Verticales, 2018, 285 pages.

Roman d’apprentissage : Paula Karst, jeune étudiante de 19 ans, trouve sa voie : l’école de peinture de décor  à Bruxelles, où elle apprend le trompe-l’œil en une année de travail intensif.

Après ses études, pendant les quelles elle se lie avec Kate, très farfelue, et Jonas, très doué, elle débute comme créatrice de décors : un ciel dans la chambre d’un enfant, des palais au nord de l’Italie, des décors de cinéma à Cinecitta, puis le chantier de Lascaux 4 où l’on recrée en fac-similé les peintures de la fameuse grotte, abîmée dont on ne peut plus faire visiter l’original au public.

le roman débute de façon classique par un portrait de Paula de pied en cap, et en situation: nous la visualisons : grande,  dynamique, pleine d'énergie, vacillant sur des talons hauts, aimant le froid et le vent sur sa peau. De ce qui est un apprentissage plutôt aride, l'auteur réussit à faire une conquête exaltante, un parcours exceptionnel, comme si Paula et ses amis escaladaient l'Everest.  C'est d'autant plus étonnant qu'elle nous détaille toutes les phases de l'initiation, les différents types de matériaux à reproduire sur une surface et les façons de les colorer pour créer l'illusion. Car ces patients artisans seront des illusionnistes, des magiciens!  Des artistes... 

Nous retournons sur terre lorsque subitement vers la fin du récit, le père de Paula (  jusqu'alors une silhouette sans épaisseur, en toile de fond) prend la parole pour raconter son après-midi en famille à la grotte de Lascaux ( " la vraie" ) lorsqu'il était enfant . Ce bref récit,  unique dans tout le roman par sa banalité, sa facture de petit drame familial (un gamin tente de faire un graffiti sur le mur, se fait gronder, tout le monde est privé de glace!) fait apparaître les parcours de Paula et ses amis nimbé de sublime, jusque dans leur vie quotidienne.

les phrases sont longues, mais n'en ont pas l'air, tant les virgules nombreuses et la syntaxe simple, les assouplissent, les font couler  sans heurt. Bien sûr, il y a tellement de vocabulaire savant qu'il faudrait se faire un répertoire. En ces temps où le roman est majoritairement centré sur la vie sentimentale du personnage principal, et les malheurs que lui infligent ses ascendants et des cendants, on ne peut que saluer un récit comme celui-là où l'on se tourne vers l'extérieur, le monde, les découvertes qu'on peut y faire.

a

 

 

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24 septembre 2018 1 24 /09 /septembre /2018 11:37

 

Rivages, 2016, 470 pages

Je l’avais noté, il y a au moins deux ans, et trouvé à la bibliothèque par hasard . C’est un roman d’anticipation post-apocalyptique, un genre qui se développe beaucoup ses temps-ci, avec des particularités différentes de la science fiction  traditionnelle.

Donc, une maladie épidémique foudroyante tue la population ( mondiale ?) en peu de temps. Il va rester très peu de survivants qui vont survivre dans des conditions précaires. L’action débute à  Toronto avec les décès sur scène, d’Arthur qui interprétait le Roi Lear …

Nous allons voir évoluer  trois de ces survivants, au moment critique, et dans les vingt ans qui vont suivre. Une petite fille, figurante dans le Roi Lear, au moment des faits ; un homme de 50 ans,  coincé avec d’autres dans un aéroport ; un homme de 30 ans environ, secouriste, qui s’est terré avec son frère dans son appartement,  et une montagne de provisions qui ne peuvent durer bien longtemps, va devoir sortir...

Devenue grande, la fillette fait partie d’une troupe de comédiens musiciens nomades qui survit en donnant des spectacles lorsqu’ils trouvent un groupe de survivants : cet aspect du roman est fort séduisant ! j’ai pensé au Septième Sceau de Bergmann ( une troupe de forains itinérant dans un Moyen âge troublé ) Certes l’ambiance du roman n’est pas du Bergmann ! ni shakespearienne non plus... Pourtant, ces trois parties, avec les destins différents des trois survivants sont suffisamment bien racontées pour emporter le lecteur. Mais il y a un gros bémol : une quatrième partie (en alternance) qui narre la vie et les amours de l’acteur  mort au début. Cette partie n’apporte rien au roman, elle se situe avant les faits et, en plus n’est pas intéressante ! Le lecteur que je suis a très vite  lâché  cette partie, (il est facile de la zapper) et donc j’ai "évité" 150 pages sur les 470  du roman. Quant à la BD qui donne son nom au  titre, on en parle trop aussi…  donc 170 pages en trop ; reste 300 pages tout à  fait estimables…

 

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28 août 2018 2 28 /08 /août /2018 16:19

Minuit, 2018, 127 pages.

Longue nouvelle plutôt que roman.

Le narrateur revient dans le village de St Fourneau «  un trou perdu au milieu de rien » avec Claire, pour assister au mariage de sa cousine Lucie, et revoir son oncle Roland. Mais il n’a pas vraiment envie de ce séjour en  famille, et la femme qui l’accompagne n’est pas Constance, sa compagne enceinte ;  Claire feint d’être Constance. La famille ne l’a jamais vue de toute façon. Deux jours vont se dérouler en milieu rural ; si Laurent, le narrateur ment sur sa situation, la famille n’est pas Claire non plus. La mère a pour compagne l’oncle : tous deux ont enterré leurs conjoints de longue date. Et de quoi sont-ils morts ? Laurent se souvient d’avoir bu de l’eau de Javel enfant, sa mère s’était trompée de bouteille…

En exergue du roman, est placée une phrase de Sartre tirée de la pièce «  les Mouches » ; on s’attendait donc à une atmosphère délétère, à des drames familiaux … et c’est surtout l’atmosphère qu’a travaillée l’auteur et de façon magistrale !  

La mort rôde en ces lieux de façon concrète : champignons, café, vin, la nourriture est suspecte ou a  goût infect… mentions d’urnes funéraires que l’on place bien en vue, cadavres de chiens, maladie de l’oncle, aspects des gens : on voit deux jambes qui dépassent d’une voiture, puis un tronc apparaît … C’est la position d’un garagiste en partie allongé sous une voiture qui fait penser à un corps morcelé. La mère qui triture de la viande avec un entrain féroce… Le bain dans un lac boueux … et toutes ces mouches, évidemment,  que l’on retrouve à chaque coin de page.

Le récit de ce court séjour est sous tension :   le malaise et bientôt l’effroi du narrateur,  sont tellement palpables

, que l’on se sent plutôt mal soi-même !

un bel exercice de style...

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29 juillet 2018 7 29 /07 /juillet /2018 14:22

Sous titre : "roman improvisé, interruptif et pas sérieux".

(Heureusement ce n’est ni improvisé, ni" pas sérieux", bien au contraire !)

Notabilia 298 pages, parution en 2015.

 

Sophie, la narratrice,  vit dans un petit studio à Lyon, et elle est chômeuse en fin de droit ; elle perçoit l’ASS (allocation de solidarité spécifique) mais ce mois ci l’argent tarde à arriver pour cause de problèmes administratifs. Après avoir payé le gaz l’électricité, elle n’a presque rien pour manger elle se contente de pâtes, café, et poires...

Sophie écrivait un roman, mais ces temps-ci, la précarité incite au « contemplage de plafond »  …

Voilà un thème qui ne prête pas à sourire, et pourtant, dans ce contexte difficile, l’auteur a choisi l’humour (parfois noir) et réussit parfaitement son pari !

 Nous la suivons pendant plusieurs mois ; les péripéties sont minimes mais le langage est très étudié, la verve ne manque pas, (l’inspiration oulipienne est évidente) : création de mots, contes loufoques ( l’histoire du mange-consonnes qu’elle raconte à ses neveux), discussion improbable entre un grille-pain et une bouilloire ( le grille-pain va être vendu sur le Bon Coin et se plaint à la bouilloire qui le moque), faits et gestes de Lorchus ( c’est lui le Diable) qui vient, dans un langage très actuel… et hilarant,  proposer ses méchants pactes  à des malheureux précaires…

 Le roman ne manque pas de réalisme, j’ai apprécié pour sa justesse le récit des journées de Sophie comme extra dans plusieurs restaurants, éripétie dont elle restitue parfaitement le rythme effréné, les embrouilles... et la satisfaction momentanée  d'avoir rejoint le monde des actifs.

Une auteure très talentueuse, que je découvre à peine. Elle  a publié d’autres livres, que je lirai volontiers. 

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23 juillet 2018 1 23 /07 /juillet /2018 11:17

 

Viviane Hamy, 2003, 253 pages.

Un après-midi, Véra reçoit un appel du centre Pompidou  (le musée d’art moderne) ; son mari a fait un malaise devant un tableau, est tombé dans les pommes, puis a disparu alors qu’on appelait les secours. Il avait donné son numéro de téléphone aux agents de surveillance.

Étonnement de Véra : son mari ne s’intéresse qu’au cinéma (celui d'Hitchcock en particulier) pas aux beaux arts.   En plus, il est censé être à un rendez-vous d’affaires ( il vend de la peinture industrielle pour les avions et occupe un poste à responsabilité).

Elle fait connaissance avec les deux agents de surveillance, sympathiques, mais qui n’éclaircissent pas le mystère. Elle n’ose pas parler de cela à Antoine, c’est teeellement bizarre… mais se demande s’il n’a pas une existence cachée.

Bientôt elle apprend que le type qui s’est trouvé mal, s’intéressait à des toiles de Soutine : le fameux Groom ( titre du roman).

Antoine le mari, dont nous commençons à apprendre l’histoire, a vécu avec son père et son frère dans un immeuble de la rue de Cléry, à Paris. La demeure  appartient à une certaine Louise Rotheim : elle loge des gens dans son immeuble depuis longtemps, déjà avant la guerre, toute sorte de gens… c’est une longue histoire… dans laquelle Soutine joue un rôle particulier.

Le roman est  assez agréable à lire, avec de l’humour de temps à autre, mais bien qu’il soit bâti sur Soutine comme personnage, l’écriture est assez plate (très loin de Soutine)  et les autres personnages ne sont pas convaincants ; sauf les deux agents de surveillance du musée franchement originaux… !

On tourne autour de Soutine-Louise ( et il faut un certain temps pour qu’ils apparaissent). c'est toute une époque et une ambiance que Vallejo essaie de recréer , sans y arriver vraiment, il me semble, et c'est dommage...

On aura envie de relire une biographie du peintre, et de revoir certains de ses tableaux (préférer l’Orangerie, au centre Pompidou) et on révisera ses connaissances sur Hitchcock.

 

 

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16 juillet 2018 1 16 /07 /juillet /2018 09:46

Pocket, 2015  733 pages (the Lake House)

On croit entrer dans un récit policier, et l’on tombe dans un gros pavé romanesque à souhait, difficile à endurer pendant tant de pages.

Donc en 1933, dans le domaine de Loaenneth, sis dans les Cornouailles près de la mer, et pourvu d’un grand terrain où l’on trouve tout ce qu’on veut ( la rivière à truites, la mare aux canards, le sous-bois, la pelouse, le hangar à bateaux, la confortable vieille maison… un couple encore jeune Eleanor et Anthony, mais très éprouvé par la grande guerre,  un vieux monsieur conteur d’histoires ( Llewellyn) attaché à la famille, trois filles de 13 à 18 ans, dont Alice qui écrit des romans, et est amoureuse du jardinier Ben ( nomade qui vit dans une roulotte mais instruit et très bien élevé), et Clementine qui rêve de voler ; leur petit frère Theo onze mois, et la fête du solstice qui va avoir lieu. Theo a disparu le lendemain, et ne reparaîtra pas.

En 2003, Alice devenue octogénaire, sait des choses sur cette disparition et se culpabilise. Elle n’a jamais épousé son jardinier bohème, et écrit des romans policiers qui se vendent depuis toujours ou presque.

Une jeune policière Sadie, prend des vacances chez son grand-père tout près du domaine maintenant abandonné depuis longtemps, et se passionne pour cette vieille histoire non élucidée. Elle va tenter de prendre contact avec Alice, héritière du domaine, après avoir lu tout ce qui était relatif à l’enquête, et à ses protagonistes, dans les archives de la bibliothèque municipale.

L’histoire ne serait pas mal, si l’auteur ne compliquait pas inutilement le pitch initial ; d’abord Sadie, est en même temps sur une autre enquête qui nous intéresse peu et retarde inutilement les progrès de celle-ci, ensuite, le bébé que Sadie a dû abandonner à l’adolescence, et qui se rappelle à elle, comme si elle avait besoin d’une semblable expérience pour s’intéresser à l’enquête.

Et puis les protagonistes de 1933 ; on s’intéresse à eux, mais pourquoi faut-il qu’on nous déroule toute l’existence d’Eleanor et Anthony avec force romanesqueries ( c’est long et il y a trop d’amour –toujours, c’est sirupeux) ; le vieux monsieur et son conte sont sympathiques, mais le conte ( Eleanor sur le seuil magique) n’a pas besoin d’être aussi longuement rapporté ; nous ne sommes plus des enfants.

Pour la résolution de l’histoire, c’est correct, ça se tient jusqu’à un certain point… je n’ai pas aimé la fin, complètement tirée par les cheveux.

Bref le roman est deux fois trop long, même si les descriptions sont soignées et souvent agréables (celle du domaine en particulier).

Enfin, les gens dans cette histoire sont trop bons ; il n’y a qu’une seule vraie méchante : ce n’est pas suffisant, surtout sur une période aussi longue !

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  • : Comptes rendus de mes lectures avec des aspects critiques + quelques films de fiction Récits de journées et d'expériences particulières Récits de fiction : nouvelles ; roman à épisodes ; parodies. mail de l'auteur : dominique-jeanne@neuf.fr
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